Incendie de l'usine Lubrizol : "La doctrine de l'État national qui consiste à minorer le risque de peur de provoquer la panique ne fonctionne plus"
Le vice-président EELV de la Métropole Rouen Normandie chargé de l'environnement Cyrille Moreau dénonce sur franceinfo une "communication désastreuse" de l'État.
"La doctrine de l'Etat national qui consiste à minorer le risque, à filtrer les informations et à retarder la mise en œuvre d'actions concrètes de peur de provoquer la panique ne fonctionne plus", a déclaré Cyrille Moreau, vice-président EELV de la Métropole Rouen Normandie chargé de l'environnement, ce mardi 1er octobre sur franceinfo, à propos de la gestion de l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen dans la nuit du mercredi 25 septembre au jeudi 26 septembre.
La communication du préfet mise en cause
Lundi 30 septembre, le préfet de la Seine-Maritime était auditionné par les élus métropolitains, pour exposer la situation après l'incendie de l'usine chimique Lubrizol de Rouen. "Le préfet n'a pas répondu à nos questions", a affirmé l'élu écologiste. "Ce que l'on reproche, ce n'est pas le fait de ne pas de donner toutes les réponses, c'est d'avoir dit aux gens 'il n'y a pas de risque de toxicité aigüe'. La toxicité aigüe, vous avez 50% de probabilité de mourir dans l'instant, donc entre pas de risque et 50% de mourir dans l'instant, il y a un gap. C'est une communication désastreuse", a dénoncé Cyrille Moreau.
Selon lui, le site Lubrizol a fait l'objet de 36 contrôles depuis 2013. "L'État pense que trop d'informations crée un effet panique, mais l'absence d'informations a entraîné une rumeur comme quoi l'eau du robinet n'était pas potable. Quand il n'y a pas d'informations, l'information se crée d'elle-même, et c'est cette absence d'informations qui provoque la panique", a expliqué l'élu.
Il faut prendre les gens pour des gens qui sont matures, leur dire exactement ce que l'on sait à l'instant T
Cyrille Moreau, vice-président EELV de la Métropole Rouen Normandieà franceinfo
Lubrizol "sera confronté à d'autres risques"
La direction de Lubrizol a décidé de porter plainte contre X pour "destruction involontaire par explosion ou incendie", elle dit disposer d'images de vidéosurveillance et de témoins oculaires qui permettent d'affirmer que l'incendie est parti de l'extérieur de l'entreprise. "Que l'accident soit survenu à l'intérieur ou à l'extérieur de Lubrizol, ça ne règle rien au problème", a répondu l'élu écologiste. "Lubrizol, c'est un concentré de produits chimiques qui sera confronté à d'autres risques. Le premier : les drones. On ne peut pas le minorer. Le deuxième : le dérèglement climatique. Ce site finira un jour ou l'autre à être soumis à un risque inondation. Est-ce qu'on veut tous voir ce qui se passe lorsque Lubrizol est sous l'eau ?", a demandé Cyrille Moreau.
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