Avis favorable à une réouverture partielle de l'usine Lubrizol : "Nous ne nous opposons pas à tout redémarrage, mais il est urgent de faire le bilan de l'incendie"
Le Coderst a voté ce mardi en faveur d'une reprise partielle des activités de l'usine chimique. Guillaume Blavette, administrateur de France nature environnement Normandie, évoque sur franceinfo une "déception".
"Nous ne nous opposons pas à tout redémarrage" de l'usine Lubrizol de Rouen, "mais il est urgent de faire le bilan de l'incendie du 26 septembre" et un avis favorable à la réouverture est "anticipé", estime mardi 10 décembre Guillaume Blavette, administrateur de France nature environnement Normandie, siégeant au Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst) de Seine-Maritime, sur franceinfo.
franceinfo : Cet avis en faveur d'une réouverture est une déception ?
Guillaume Blavette : Nous attendions un report de la décision, parce que nous considérons que nous ne disposons pas de toutes les informations nécessaires pour formuler un avis robuste. Mais à l'issue de trois heures d'échange, nous avons décidé de nous opposer à la proposition, au vu de l'intransigeance de l'État. C'est une déception parce que le dialogue environnemental, donc la contribution de la société civile et des élus n'a pas été prise en compte. La métropole Rouen-Normandie a voté contre, les maires de Rouen et Petit-Quevilly ont fait valoir leurs réserves, donc tous les intérêts en prise avec la population se sont opposés à cette décision de la préfecture que nous considérons comme anticipée. Nous ne nous opposons pas à tout redémarrage, mais il est urgent de faire le bilan du 26 septembre, de savoir le risque d'intrusion, de mettre à jour toutes les règles de sûreté sur le site pour qu'il n'y ait pas d'autre catastrophe. Et nous attendions de l'Etat qu'il entende cette voix des associations.
Quels arguments ont été avancés par les partisans de la réouverture ?
Vous savez, un Coderst est une instance technique, où on regarde des données scientifiques et des aspects réglementaires. En principe, on ne prend pas en compte l'aspect économique. Malheureusement, l'enjeu de l'emploi a surdéterminé les débats et on n'a pas pu aller au fond des choses. C'est mon principal regret.
Qu'attendez-vous maintenant du préfet ? C'est lui qui aura la décision finale ?
Le préfet a en effet ce document en signature, je le laisse prendre ses responsabilités en tant que représentant de l'Etat en région, alors que le président de la métropole a clairement dit qu'il s'opposait à ce redémarrage anticipé. C'est l'acceptabilité de la parole publique qui est en jeu, et nous craignons que l'Etat aille trop vite. En tout cas je pense qu'ici, cette décision rapide sera incomprise de beaucoup de gens.
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