En Grèce, "la politique du gouvernement est criminelle" face au changement climatique
En Grèce, l'île montagneuse d'Eubée est toujours en proie aux flammes. Des milliers de personnes ont manifesté à Athènes contre la gestion gouvernementale des incendies.
Le rendez-vous était donné à la nuit tombée devant le Parlement, en plein cœur de la capitale, lundi 9 août. "De l’argent pour protéger la nature, de l’argent pour équiper les pompiers pas pour la répression", scandent les manifestants.
Le gouvernement grec était dans le viseur des manifestants ce lundi 9 août. Les habitants reprochent au gouvernement son inefficacité dans la lutte contre le feu et son absence de prévention dans l'entretien des forêts. "La politique du gouvernement est criminelle, s’emporte Grégoris, 67 ans, qui porte une banderole. Ils ont abandonné les forêts, ils ne soutiennent pas financièrement les organismes forestiers ni les sapeurs-pompiers. Leur politique a privé le pays d’une protection contre les incendies en refusant les moyens nécessaires à la lutte contre le feu."
Un paysage apocalyptique
Nathalie et Christos sont venus avec leur fille. "On a été très émus, sanglote Nathalie. J'ai du mal à trouver mes mots, c’est si effrayant, j’espère que ce sera un tournant." À leurs côtés, leur fille de deux ans. "Si elle est là, c'est pour lui montrer qu'on peut toujours essayer de changer les choses en mieux", précise Christos.
Ce ne sont pas de simples incendies, c’est une énorme catastrophe... On n’aurait jamais imaginé qu’une telle chose puisse se produire.
Christos, un habitant d'Athènes
En toile de fond de ce cortège, il y a aussi la crainte face au réchauffement climatique et l’envie de faire pression sur les autorités même si Saskia n’est pas très optimiste. "Les gouvernements, pour le moment, n'ont pas réagi, ils n'ont pas pris au sérieux le changement climatique, souffle-t-elle. C'est une question de priorité, d'acheter des avions pour éteindre les feux, de construire un autre modèle économique... La manifestation permet de savoir qu'on n’est pas seul, mais ce n'est pas suffisant."
Le sentiment d’abandon est immense. Si le Premier ministre affirme qu'il va reboiser, cela ne suffit pas pour les Grecs venus manifester qui attendent un véritable changement de cap politique en matière environnementale.
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