Creuse : la "ferme des 1 000 veaux" visée par un incendie criminel et des tags injurieux
Selon les premiers éléments de l'enquête, il s'agit d'un incendie volontaire.
Le sinistre n'a fait aucune victime, ni humaine, ni animale. Un bâtiment de la ferme dite "des 1 000 veaux" a été la cible, jeudi matin, d'un "incendie criminel", rapporte la préfecture de la Creuse, jeudi 22 décembre. Signalé vers 5 heures, l'incendie a fortement endommagé un bâtiment de 1 500 m2 renfermant notamment de la paille et du matériel, situé à l'écart des installations et abritant les veaux de ce centre de Saint-Martial-le-Vieux. L'incendie a été circonscrit dans la matinée.
"Il s'agit de toute évidence d'un incendie volontaire et criminel puisque des tags ont été retrouvés sur le bâtiment", a déclaré le secrétaire général de la préfecture, Olivier Maurel. Le parquet de Guéret a été saisi de l'enquête. Sur le mur du bâtiment incendié étaient inscrits des tags injurieux à l'encontre de l'entreprise Jean Rozé et de Ségolène Royal, tandis qu'au sol étaient peints les mots "non aux camps de concentration", a précisé la préfecture.
Un acte de malveillance
"Je ne sais pas qui est derrière et je ne vais pas me prononcer, mais ces associations qui militent pour le bien-être animal aujourd'hui ont mis en péril 400 animaux qui auraient pu brûler vif", a réagi le président de la FNSEA, Xavier Beulin. "Ce qui s'est passé sur cet élevage s'apparente plus à une forme d'attentat qu'à une forme de revendication qui peut être par ailleurs légitime. (...) Chacun a sa conception de l'alimentation, de la vie, mais là, on n'est plus du tout dans ce registre-là", a-t-il jugé.
Il s'agit du premier acte de malveillance visant le centre d'engraissement bovin de la Creuse, selon le président de la FDSEA du département, Pascal Lerousseau. Le centre, d'une capacité de 1 000 places, est soutenu et subventionné par l'Etat ainsi que par des collectivités locales. Il doit accueillir des "broutards", soit des veaux de 8-9 mois, engraissés sur place plusieurs mois avant d'être envoyés à l'abattoir. Les premiers veaux sont arrivés cet été.
Une ferme vivement contestée
Mais ce centre est vivement contesté par certains défenseurs des animaux. La semaine dernière, la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, a été critiquée par des opposants de longue date à la "ferme des 1 000 veaux" pour un décret, paru le 6 décembre, qui double le seuil d'animaux pouvant être accueillis dans une installation classée avant autorisation.
"Cela veut dire que l'Usine des 1 000 veaux va pouvoir tourner à 800 bêtes sans enquête publique, ni étude d'impact, en déposant simplement un dossier d'enregistrement en préfecture", s'est ainsi indignée l'association L-PEA (Lumière sur les pratiques d'élevage et d'abattage), annonçant son intention d'attaquer ce décret en justice. Avec d'autres associations de défense de l'environnement et du bien-être animal, L-PEA a organisé au cours des deux dernières années de nombreuses manifestations pour s'opposer à ce centre d'engraissement.
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