Pour les professionnels du tourisme, l'attaque à l'aéroport d'Orly aura peu de conséquences sur la fréquentation
Pour le président du Comité du tourisme Paris Île-de-France, Frédéric Valletoux, l'attaque survenue samedi à Orly contre les militaires de l'opération Sentinelle n'aura pas autant d'impact sur la fréquentation touristique que les attentats du 13-Novembre.
Pour Frédéric Valletoux, le président du Comité régional du tourisme Paris Île-de-France, l'attaque à l'aéroport d'Orly survenue samedi 18 mars n'est pas nécessairement synonyme d'un nouveau coup dur pour le tourisme en région parisienne. D'après lui, "on découvre, les heures passant, que ce qui est arrivé hier est l'acte d'un individu isolé. On est donc sur autre chose que les grands attentats terroristes dans la capitale qui ont profondément marqué à travers le monde."
franceinfo : Où en est la fréquentation touristique depuis le début de l'année ?
Frédéric Valletoux : Elle est plutôt bonne. Après une année noire en 2016, on s'aperçoit que les voyants reviennent au vert depuis la fin de l'année. C'est une embellie que l'on ressent aussi chez les hôteliers. Les réservations sont plutôt bonnes, et on s'attend à ce que l'année 2017 n'ait rien à voir avec l'année 2016.
Ce mois de janvier est l'un des meilleurs depuis dix ans. On a une augmentation de 17% de la fréquentation par rapport à janvier 2016, qui était quand même très bas après les attentats de novembre.
Frédéric Valletouxà franceinfo
Qui sont les touristes qui reviennent à Paris ? Et qui n'est pas revenu ?
Les clientèles internationales reviennent. Il y a eu d'abord les résultats d'une forte mobilisation des pouvoirs publics pour expliquer ce que veut dire l'état d'urgence, que Paris reste une ville sûre. On voit que les Américains reviennent, les Asiatiques commencent aussi à revenir, notamment les Chinois qui avaient fortement boudé la capitale ces derniers mois.
La confiance renaît. Avec ce qui s'est passé samedi à Orly ou au Louvre début février, le dispositif Sentinelle a fait la démonstration de son efficacité et donne raison au gouvernement qui l'a mis en place.
Est-ce que, selon vous, la sécurité est suffisante en Île-de-France ?
Oui, ça a été profondément renforcé. On peut toujours en rajouter, mettre des portiques absolument partout... Mais globalement on a un dispositif qui fonctionne et qui me paraît être adapté. Les touristes comprennent aussi mieux ce qu'est l'état d'urgence : ce n'est pas l'état de guerre, mais une sécurité renforcée.
Et ceux qui hésitent à revenir, que disent-ils ?
Ils continuent à être touchés par les images d'insécurité. Mais au-delà du risque d'attentat, le tourisme est un marché très concurrentiel. D'autres destinations ont "profité" du fait que les touristes internationaux se sont détournés de la France pour renouer un lien avec eux, notamment les destinations méditerranéennes. Il faut progressivement reconquérir ces parts de marché.
Ça passe par de nouvelles opérations de communication ?
Oui, nous travaillons par exemple avec la région Île-de-France sur des volontaires rémunérés qui viennent renforcer l'accueil sur les points les plus touristiques. Ils étaient 500 à être déployés à Noël, ils seront 1 000 cet été dans toute la région. Cela aide à donner une image plus accueillante de Paris, car au-delà du risque attentat, il y a des faiblesses sur la qualité de l'accueil, la propreté et la délinquance.
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