Hérault : mobilisation sur les réseaux sociaux pour un homme mis en examen après avoir abattu un cambrioleur
Daniel, le propriétaire d'un site touristique réputé localement, a été mis en examen pour "meurtre", mais laissé en liberté. L'enquête va devoir déterminer si les conditions de la légitime défense sont réunies.
L'affaire risque de relancer le débat sur la légitime défense. Le propriétaire d'une maison à Servian (Hérault) a tué, jeudi 5 octobre au soir, un cambrioleur qui s'en était pris à lui et sa famille, selon son témoignage. Il a été mis en examen pour meurtre et laissé libre sous contrôle judiciaire samedi, malgré une mobilisation organisée sur les réseaux sociaux en sa faveur.
Selon les premières déclarations de Daniel, le propriétaire du domaine Saint-Adrien, un lieu agrémenté de jardins distingués par plusieurs prix, deux cambrioleurs armés se seraient introduits chez lui, jeudi vers 21 heures. Ils l'auraient frappé, ainsi que sa femme, handicapée à la suite d'un accident.
L'un des voleurs serait monté à l'étage pour y chercher un coffre-fort, et le propriétaire des lieux se serait alors saisi de son propre fusil, avec lequel il l'a tué. Il possédait cette arme, toujours chargée selon ses dires, pour chasser les sangliers qui passaient sur son domaine.
"Il faut une proportionnalité entre l'agression et la riposte"
L'enquête va devoir vérifier ce déroulé des faits et déterminer si les conditions de la légitime défense "sont bien réunies", indique dans un communiqué le procureur de Béziers, Yvon Calvet. "Il faut qu'il y ait une proportionnalité entre l'agression et la riposte et que l'acte de riposte corresponde à une absolue nécessité. Il faut que la personne qui fait feu ait pu le plus objectivement possible avoir la certitude d'avoir été en danger de mort", détaille le procureur. Les gendarmes cherchent par ailleurs à identifier le second cambrioleur qui aurait pris la fuite, selon le propriétaire de la maison.
Sans attendre les résultats de l'enquête, et comme dans l'affaire du bijoutier de Nice, les réseaux sociaux s'en mêlent. Une page Facebook de soutien regroupe déjà plus de 37 000 personnes et une pétition en ligne a également été lancée. Intitulée "Une victime risque la prison pour avoir protégé sa famille !", elle est accompagnée d'une lettre s'adressant à la ministre de la Justice, Nicole Belloubet.
Les signataires de cette pétition, au nombre de 65 000 selon la page Facebook dimanche 8 octobre, réclament une interprétation moins restrictive de la légitime défense. Ils s'inquiètent des possibles ennuis judiciaires à venir pour Daniel. Le jardin paysager de ce dernier est réputé localement. Le lieu a d'ailleurs été mis en valeur à plusieurs reprises dans les médias, comme dans l'émission "Le jardin préféré des Français", sur France 2.
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