Fusillade dans un Thalys : "On ne peut pas sécuriser un train"
Claude Moniquet, directeur d'une société spécialisée dans le renseignement, ancien de la DGSE, réagit sur France Info à la fusillade qui a eu lieu ce vendredi dans un train Thalys effectuant la liaison Amsterdam-Paris : "Il est plus que probable que l'on soit face à une attaque terroriste. Ce que l'on sait des faits va dans ce sens-là. Il est probable que cet homme s'apprêtait à commettre un attentat dans le train. "
"Il est à peu près impossible de surveiller en permanence tous ceux qui font l'objet d'une fiche S des renseignements"
Le tireur présumé faisait l'objet d'une fiche "S" ("Sûreté de l'Etat") des services de renseignements. D'après Claude Moniquet, "Il est à peu près impossible de contrôler, de surveiller en permanence toutes les personnes qui font l'objet d'une fiche S des renseignements. " Mais elles peuvent concerner des profils très différents, précise Claude Moniquet : "Cela peut aller de quelqu'un qui a été repéré parce qu'il sympathisait avec une mosquée radicale, à quelqu'un qui est parti s'entraîner en Syrie. " Il ajoute : "Tous les gens qui ont une fiche S sont des suspects, mais tous ne sont pas dangereux ".
"On peut sécuriser un avion, mais pas un train"
Le tireur présumé était lourdement armé : une kalachnikov, une arme de poing, une arme blanche, plusieurs chargeurs. Claude Moniquet l'affirme, "C'est un massacre qui a été évité ce soir. (...) Malheureusement, il y a une très très grande facilité à se procurer une arme, des munitions, tout ce qu'il faut pour commettre un attentat. "
Pour cet ancien de la DGSE, cette attaque d'un train "est une première en France " :"On est beaucoup à se dire depuis des années, pourquoi ces trains, fréquentés par des hauts fonctionnaires, des hommes d'affaires, n'ont jamais été attaqués. C'est le cas ce soir. "
Or, explique Claude Moniquet, si "on peut sécuriser un aéroport et un avion, il y a un point d'accès, mais on ne peut pas sécuriser un train. C'est un objet mobile, qui s'arrête plusieurs fois en route, cela veut dire autant de points d'accès et de descente ." "Transformer les gares en aéroports serait impensable : il faudrait arriver une ou deux heures à l'avance, comme dans un aéoroport, et limiter la desserte de certaines villes."
Pour lui, la seule réponse face au terrorisme est le renseignement et "manifestement, il y a encore des progrès à faire. Peut-être encore un durcissement des lois. "
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