France-Afrique : enfin une enquête sur les "biens mal acquis" ?
Les trois chefs d'État visés par la plainte de Transparence Internationale sont Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang
Nguema de Guinée équatoriale et le défunt chef d'État gabonais Omar Bongo Ondimda. Ce dernier et son clan possèderaient à eux seuls une trentaine de luxueux appartements ou maisons, et de nombreuses voitures de luxe, ces fameux "biens mal acquis" !
"Un financement... pour le moins atypique"
Pourtant, depuis son premier dépôt de plainte, l'ONG ne cesse de se heurter au parquet. En 2007, il classe le dossier, à l'issue d'une enquête préliminaire. Transparence Internationale dépose alors une nouvelle plainte l'année suivante, avec constitution de partie civile, procédure qui permet de contourner le parquet. En mai 2009, une juge du pôle financier de Paris donne donc son feu vert à l'ouverture d'une enquête, mais le parquet fait appel. La cour d'appel de Paris lui donne raison fin 2009. C'est alors que l'association s'est pourvue en cassation. La Cour doit donner sa décision aujourd'hui même.
Voitures de luxe Au cours de leur enquête en 2007, les policiers avaient pourtant "mis au jour un parc automobile conséquent ". Le fiston d'un de ces chefs d'État aurait acquis en France "une quinzaine de véhicules pour un montant de plus de 5,7 millions d'euros". Des voitures de luxe, Mercedes, Aston Martin ou Ferrari, réglées de façon "pour le moins atypique", notent les policiers dans leur rapport, avec des chèques émis par des sociétés ou des tiers.
Appartements spacieux
L'Office central pour la répression de la grande délinquance financière
a aussi détaillé "un patrimoine immobilier important", localisé
"dans des quartiers à forte valeur marchande" comme les VIIe, VIIIe et XVIe
arrondissements de Paris ou les villes de Neuilly-sur-Seine,
Nice ou encore Aix-en-Provence. La superficie de ces
appartements ou maisons est le plus souvent supérieure à 100 mètres carrés.
Comptes et livrets
Enfin les policiers ont fait l'inventaire des comptes et livrets bancaires détenus par ces chefs d'État et leurs proches. Et l'on apprend qu'un fils (le même ?) posséderait à son nom huit comptes dans une banque niçoise. Qu'une proche aurait quant à elle dix comptes dans trois banques parisiennes.
Enfin, un autre chef d'État africain, le Camerounais Paul Biya, est lui aussi visé
par une plainte pour "recel de détournement de fonds publics", déposée début
novembre par une association qui estime à plusieurs dizaines de millions d'euros
son patrimoine en France. Cette plainte elle est toujours à l'étude au parquet.
Cécile Quéquiner, avec AFP
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