Fourniret silencieux face à sa victime
Ultime chantage, sinistre pitrerie, refus d'assumer ou stratégie du silence ? La suite du procès le dira. En attendant, au troisième jour de son procès, Michel Fourniret n'a toujours pas voulu s'exprimer sur les événements racontés. “Je brûle d'envie de les commenter mais je ne le peux pas”, a répondu Michel Fourniret au président Gilles Latapie qui lui demandait s'l avait quelque chose à dire sur les faits relatés. A la barre, Marie (dont le prénom a été changé), adolescente de 16 ans aujourd'hui, qui a échappé à ses griffes le 26 juin 2003 et a été à l'origine de son arrestation.
La jeune fille, qui avait demandé le huis-clos, y a finalement renoncé. La jeune Belge d'origine burundaise est restée dos au public et aux journalistes, à qui la cour a finalement permis d'assister à la déposition dans la salle d'audience.
Le témoignage de Marie n'a en apparence pas provoqué de réaction de la part de l'ancien dessinateur industriel de 65 ans, ni la lettre glaçante lue à l'audience. Il est jugé pour sept meurtres de jeunes filles, précédés de viols ou de tentatives, aux côtés de son épouse et complice présumée Monique Olivier, 59 ans.
L'automobiliste qui a recueilli Marie a également témoigné. C'est elle qui a relevé l'immatriculation de la voiture de Michel Fourniret, qui avait fait demi-tour pour revenir chercher sa victime.
L'accusé avait évoqué quelques minutes avant la déposition son intention de remettre un document avec un dessin à la jeune fille, maintenant son souhait de ne pas s'exprimer oralement sur les faits.
“Ce week-end la réflexion que j'ai menée m'a amené à confirmer
ma position”, à savoir le souhait de garder le silence faute de huis
clos, a-t-il déclaré en début d'audience.
A la suite du président, plusieurs avocats des parties civiles
se sont relayés pour essayer de le convaincre de revenir sur son
vœu de mutisme. “On peut imaginer que vous n'ayez pas envie d'exposer votre vie sexuelle devant tout le monde, mais aujourd'hui c'est votre procès, le train ne passera pas deux fois”, a lancé Gérard Chemla,
avocat de plusieurs familles.
Au moins, aujourd'hui, Michel Fourniret a-t-il accepté de venir au tribunal. La police n'a pas dû l'extraire de force de sa cellule, comme vendredi.
Grégoire Lecalot, avec agences
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