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Fourniret reste maître de son procès

Après avoir refusé de s’exprimer devant les assises des Ardennes pendant plusieurs semaines, Michel Fourniret commence à raconter les derniers instants vécus par ses victimes. Et comme depuis le début de son procès, c’est lui qui garde la maîtrise des débats…
Article rédigé par franceinfo
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Aux premières heures de son procès fin mars, Michel Fourniret brandissait un panneau pour réclamer la confidentialité des débats : "Sans huis clos, bouche cousue". Quelques audiences plus tard, il promettait de s’expliquer auprès des familles. Mais par écrit seulement. La semaine dernière, acculé par les témoignages à charge de Monique Olivier, l’"ogre des Ardennes" s’engageait à parler. A s’expliquer sur les sept meurtres qu’il avait avoués lors de l’instruction.

C’est ce qu’il a commencé à faire ce matin, au cours de la première des deux demi-journées d’audience supplémentaires ouvertes par le président de la cour d’assises des Ardennes. Et le procès prend un nouveau tournant. Michel Fourniret parle. Il raconte les derniers instants vécus par ses victimes. Et d’abord la "chasse" aux jeunes vierges, avec Monique Olivier. "Je partais exactement comme un braconnier qui ne savait pas s’il allait ramener un faisan, un garenne ou rien du tout", se délecte le tueur en série présumé.

"On sait qu’il est pervers, il revient sur ce qui lui plaît, c'est-à-dire la description de ses actes", résume Jean-Pierre Leroy, le père de Fabienne, tuée à 20 ans d’une balle dans la poitrine. Debout dans le box, les mains bien à plat, Fourniret se concentre, esquive une question par des digressions, temporise quand il est pris de court : "Vous allez trop vite maître Behr ! L’alimentation de mon cerveau par la source de ma mémoire ne se fait qu’au goutte-à-goutte".

Si l’issue du procès ne fait guère de doute – Fourniret va sans doute prendre le maximum –, on réalise aujourd’hui à quel point l’accusé, après avoir été au centre des débats, veut rester l’animateur, le metteur en scène, le maître de son procès qu’il vit comme un one man show.

Après une après-midi consacrée à l’examen de la personnalité de l’accusé, l’interrogatoire de Michel Fourniret sur les circonstances des meurtres reprendra demain matin.

Gilles Halais

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