Faut-il verbaliser les baigneurs imprudents ?
Le préfet de l'Hérault a lancé l'idée. Mais elle divise les observateurs.
Le bilan est lourd, sans être exceptionnel. Au lundi 5 août, 91 personnes sont mortes en mer, en rivière ou sur des plans d'eau, depuis début juillet. Pour remédier aux noyades, certains réclament la mise en place d'amendes pour les baigneurs imprudents. A commencer par le préfet de l'Hérault, Pierre de Bousquet. Dans un courrier rendu public vendredi 2 août, il invitait les treize maires du littoral de son département à mettre à l'amende les "vacanciers en situation d'infraction (...) pour non-respect des règles de sécurité (...) lorsque le drapeau rouge est hissé".
Mais depuis, de nombreux observateurs ont fait part de leurs réserves sur l'efficacité d'une telle mesure. Le maire de Palavas-les-Flots, Christian Jeanjean, a ironisé sur une proposition impossible à mettre en pratique, selon lui. "Allez verbaliser quelqu'un dans l'eau en maillot de bain, lui demander son identité..." Quant au syndicat de police Alliance, il regrette surtout le manque de policiers sauveteurs sur les plages. Selon lui, le nombre de maîtres-nageurs sauveteurs issus des CRS en poste de surveillance serait passé de 720 en 2002, à 471 aujourd'hui.
Une analyse balayée par le ministère de l'Intérieur, qui ne voit aucune "corrélation entre une hausse du nombre de morts sur les plages et la baisse du nombre de fonctionnaires [de police]", puisque les CRS "ont été remplacés par les mairies par d'autres sauveteurs". Le ministre, Manuel Valls, est attendu sur la question, mardi à Cannes (Alpes-Maritimes), où il doit visiter le dispositif de surveillance des plages.
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