Face à la nouvelle série de M6, les <i>Bougon</i> bougonnent

Pire que les Groseille dans le film d’Etienne Chatiliez.
_ Non seulement ils sont sales et méchants, mais en plus ils vivent aux crochets de la société dont ils exploitent toutes les failles, sans le moindre scrupule. Multipliant les manipulations, les escroqueries et les infractions. Leur philosophie : “travailler moins pour gagner plus” .

Les Bougon -ceux de la nouvelle série de M6 dont le premier épisode est diffusé ce soir- ont provoqué la ire d’une soixantaine de Bougon qui, eux, n’ont pas eu le choix de leur patronyme. Les "vrais" Bougon estiment que la série est "gravement préjudiciable" aux personnes qui portent leur nom et tentent d’obtenir devant la justice que la série soit débaptisée.

Première instance saisie, le tribunal des référés juge le dossier irrecevable. Alors les plaignants ont immédiatement porté l'affaire en appel. Mais la cour d'appel de Versailles, qui s'est penchée à son tour sur le cas Bougon cet après-midi, a débouté leur requête qui était que la série ne soit pas diffusée tant que le nom des personnages et le titre n'était pas modifié. Les deux premiers épisodes de la série sont diffusés ce soir.

Demain, "dans les cours des écoles, les petits Bougon vivront l’enfer", assure l’avocat de Catherine Bougon, une femme de 53 ans, sans profession, venue expliquer vendredi devant le tribunal des référés qu’au Canada, où la série est née, "Bougon est devenu synonyme de fraudeur". Une soixantaine de Bougon s’est donc réunie en association. Certains de ses membres, qui exercent des fonctions "en vue" -magistrat, notaire, cadre d’un groupe coté au CAC 40- craignent d’être décrédibilisés.

A l’inverse, M6 et les producteurs canadiens de la série affirment que "c’est la France d’en bas que l’on rend sympathique". Car, les personnages sont "sales mais gentils, affreux mais attachants : en réalité, c’est une famille unie", affirme Me Pierre Déprez. Si les plaignants ne cherchent pas à obtenir l’interdiction de la diffusion, mais simplement un changement de titre pour Les Bougon, c’est aussi ça la vie, la chaîne affirme que seuls les auteurs -canadiens- ont le pouvoir de débaptiser leur série. Or, ils n’ont pas été cités dans ce procès.

Gilles Halais avec agences