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Évasion de Redoine Faïd : le pilote de l'hélicoptère témoigne

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Durée de la vidéo : 3 min
Évasion de Redoine Faïd : le pilote de l'hélicoptère témoigne
Évasion de Redoine Faïd : le pilote de l'hélicoptère témoigne Évasion de Redoine Faïd : le pilote de l'hélicoptère témoigne (FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
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Le pilote d'hélicoptère pris en otage par le commando qui a aidé Redoine Faïd à s'évader dimanche 1er juillet de la prison de Réau (Seine-et-Marne) a raconté mercredi 4 juillet au matin sur RTL ce qu'il a vécu.

À 65 ans et 3 000 heures de vol à son actif, Stéphane Buy est un pilote expérimenté. Dimanche dernier, comme presque tous les week-ends, il reçoit des clients sur l'aérodrome de Lognes (Seine-et-Marne). Deux hommes que Stéphane Buy connait déjà : "C'était la deuxième ou troisième fois que je les voyais. Pour moi, c'était un père qui voulait faire plaisir à son fils".

L'un a la cinquantaine, l'autre la vingtaine. Dès leur arrivée, ils exigent de voler sur un modèle d'hélicoptère particulier : l'Alouette II. "Elle n'avait pas assez de carburant pour faire un baptême, donc je leur dis non. C'est là qu'ils m'ont agressé et qu'ils m'ont dit : 'Maintenant, ça suffit'. Ils m'ont contraint et prévenu que ma famille était en danger", confie le pilote, au bord des larmes. Stéphane Buy décolle sous la menace des deux hommes, qui ne donnent d'abord aucune instruction si ce n'est, très vite, celle de se poser dans un champ. "Ils me font descendre de l'hélicoptère, ils me mettent en joue avec des armes, et des coups de crosse, et m'expliquent ce qu'on va faire, leur choix d'aller chercher un ami à la prison de Réau".

"J'ai pris un coup sur la tempe, et je suis tombé par terre"

Le pilote est alors privé de son GPS ; il se pose une seconde fois dans un autre pré. Des hommes armés montent à bord, mais l'hélicoptère ne parvient pas à redécoller à cause d'un problème technique. "C'est là que j'aperçois des hommes complètement cagoulés, en combinaison qui ressemblent à celles du Raid ou du GIGN. Ils étaient de plus en plus méchants. À un moment, j'ai pris un coup sur la tempe, et je suis tombé par terre. J'étais inconscient pendant quelques secondes". Stéphane Buy retrouve ses esprits, et parvient à faire redécoller l'appareil.

Le commando lui indique la direction de la prison. "On me fait poser sur une petite allée en bitume qui doit faire 1m50 de large, avec un terre-plein de fleurs. Ils me font poser pour débarquer l'équipe. Ensuite, ils me font redécoller d'1m50 et me font faire demi-tour dans l'enceinte." Redoine Faïd, désormais à l'intérieur de l'appareil, reste silencieux. Stéphane Buy, lui, a un pistolet braqué sur la tête. L'appareil se posera finalement au bord d'une route, à Gonesse (Val-d'Oise), dans le nord de Paris, où le pilote sera libéré sain et sauf et l'Alouette incendiée.

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