Une pharmacienne lyonnaise suspectée d'avoir escroqué 2,2 millions d'euros à l'assurance-maladie
Cette mère de deux enfants, interpellée mercredi, rajoutait des prescriptions sur les ordonnances transmises par courrier et inventait des demandes de remboursement en privilégiant des traitements coûteux.
Falsification d'ordonnances, fausses facturations... Une pharmacienne lyonnaise de 46 ans est soupçonnée d'avoir escroqué l'assurance-maladie pour plus de 2,2 millions d'euros, a annoncé la police, vendredi 23 septembre. C'est la Caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) du Rhône qui a flairé l'arnaque en voyant que le chiffre d'affaires de sa pharmacie, rachetée en 2012 dans la ville industrielle de Saint-Fons (métropole de Lyon), bondissait de 50% par an.
Pour y parvenir, cette pharmacienne rajoutait des prescriptions sur les ordonnances transmises par courrier et inventait des demandes de remboursement en privilégiant des traitements coûteux. Par exemple, il y avait beaucoup plus de séropositifs dans son officine avec des boîtes de médicaments à 1 000 euros, raconte une source policière.
Elle bénéficiait de la CMU
Cette mère de deux enfants était aussi bénéficiaire de nombreuses aides et notamment de la couverture maladie universelle (CMU), car elle ne déclarait que 800 euros de revenus par mois, selon cette source. Les policiers ont pourtant pu saisir 1,3 million d'euros sur ses comptes.
Interpellée mercredi, elle nie les faits et sera présentée au parquet dans la journée vendredi. Son ex-compagnon et père de ses enfants a, lui, été interpellé jeudi. Les enquêteurs le soupçonnent "d'avoir bénéficié de fausses facturations pour des médicaments qui ne lui étaient pas destinés". Il a été laissé libre.
Quatre ans de prison pour un cas précédent
En août, la justice a condamné à quatre ans de prison un homme, présenté comme l'une des chevilles ouvrières d'une vaste escroquerie à la sécurité sociale dans les Alpes-Maritimes. Cette arnaque avait causé un préjudice estimé par les enquêteurs à plus de 600 000 euros à plusieurs caisses primaires d'assurance-maladie et caisses complémentaires entre 2009 et 2012. Elle reposait sur la délivrance par des médecins complaisants d'ordonnances pour des médicaments généralement très onéreux, à de faux patients détenteurs de cartes vitales usurpées.
Ces derniers allaient ensuite présenter leur prescription chez un pharmacien qui ne leur délivrait pas les médicaments, mais se les faisait rembourser par la sécurité sociale.
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