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Vidéo Mort de Vanille : "Quand la mère ou le père est toxique pour l'enfant, il faut savoir rompre le lien", estime Adrien Taquet

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Article rédigé par franceinfo
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Le secrétaire d'État en charge de la protection de l'enfance était l'invité de franceinfo lundi matin après la mort de Vanille, pour laquelle une alerte enlèvement avait été déclenchée et dont la mère a avoué le meurtre.

Adrien Taquet, secrétaire d'État chargé de la protection de l'enfance, a assuré lundi 10 février sur franceinfo que "la procédure avait été respectée" dans l'affaire de la petite Vanille, dont la mère qui souffre de troubles psychiatriques a avoué le meurtre ce week-end. Elle avait l'autorisation de voir sa fille quelques heures dans la semaine au sein d'un foyer maternel. En dehors de ces temps-là, Vanille, âgée d'un an, était placée en famille d'accueil. Mais le ministre a estimé que "quand la mère, le père est toxique pour l'enfant, il faut savoir rompre ce lien".

franceinfo : Comment réagissez-vous à ce drame terrible ?

Adrien Taquet : Je suis bouleversé, comme chacun des Français qui a suivi cette histoire pendant le week-end et comme chaque fois qu'un enfant meurt dans notre pays sous les coups de ses parents. C'est 80 enfants qui meurent chaque année sous les coups de ses parents, soit un tous les cinq jours. Le vendredi soir à 17h30, quand cette mère n'est pas revenue au foyer avec son enfant, de premières vérifications ont été faites et assez rapidement, l'alerte enlèvement a été déclenchée. Malheureusement, cela n'a pas permis effectivement de la retrouver. On sait aujourd'hui, du moins on croit savoir que le drame était déjà intervenu dès le vendredi après-midi.

Au vu du profil de la mère, est-ce que Vanille a été assez protégée ?

Cette petite fille et sa mère ont été identifiées assez tôt comme représentant des signes de fragilité puisque dès la grossesse de la mère, elle a été identifiée comme présentant un profil complexe et donc a été suivie dans le cadre de ce centre maternel avant la grossesse, et puis dès la naissance de cette petite fille. Il y a deux questions qui se posent. C'est d'une part, la question du passage à l'acte. Cette mère avait le droit de voir sa fille de façon non médiatisée, c'est-à-dire toute seule. Ce n'était pas la première fois. Rien ne laissait penser ces derniers temps qu'il allait se passer ce qui allait se passer. Il faut être extrêmement prudent. Cela remonte à peine 24 heures. Il y a une enquête judiciaire qui est en cours, qui va nous apporter des éléments. Et puis le département notamment, dont dépend l'aide sociale à l'enfance, va se réunir dans la journée pour faire un point sur le sujet. Et puis, il y a une question de fond qui est effectivement, comment a-t-on pu décider de confier un enfant à une mère dont le profil psychiatrique semble effectivement compliqué ?

Qui décide qu'une mère peut continuer à voir son enfant ?

En l'espèce, c'est un juge puisque c'est une ordonnance de placement. Quand vous avez un enfant qui est placé à l'aide sociale à l'enfance, ça peut être les services du département, mais dans la majorité des cas c'est un juge. C'est notamment l'ordonnance de placement qui va organiser la poursuite de la relation entre les parents et l'enfant.

Est-ce que l'intérêt de l'enfant est toujours préservé ?

Ce qui est fondamental, c'est la question du maintien du lien biologique. Pendant très longtemps dans notre pays, nous avons fait le choix de maintenir, à tout prix parfois, le lien biologique entre l'enfant et ses parents au détriment de l'intérêt supérieur de l'enfant. Les dernières lois de 2007 et 2016 ont remis le curseur vers l'intérêt supérieur de l'enfant. Il y a un moment où vous vous heurtez aussi aux pratiques professionnelles. La loi fixe des cadres, il faut ensuite que ça soit mis en œuvre sur des matières qui sont extrêmement complexes, parce qu'il s'agit de l'humain.

À votre connaissance, est-ce que toute la procédure a été respectée dans cette affaire?

Ce que j'en sais, la procédure a été respectée. Maintenant, nous devons évaluer, voir dans quelle condition, dans quelle mesure il a été décidé initialement de confier à cette mère, qui a des troubles psychiatriques, la possibilité de voir sa fille et de la voir seule. Mais ça a peut-être évolué d'ailleurs au fil du temps. Peut-être qu’initialement, c'était médiatisé. Cela ne se passait pas trop mal, et donc on lui a donné la possibilité de la voir seule. C'est tout ça qu'il faut évaluer et s'assurer surtout, parce que c'est ça la question de fond, est-ce que quand on a pris cette décision, est ce que l'intérêt supérieur de l'enfant a primé sur le maintien du lien biologique ? Quand la mère, le père est toxique pour l'enfant, il faut savoir rompre ce lien.

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