Enlèvement et viol d'une enfant dans l’Ain : la fillette a "un courage exceptionnel" ( J.P Thomasset, psychologue)
La fillette de 5 ans enlevée dimanche à Niévroz, dans l’Ain, a été agressée sexuellement et violée. C’est ce qu’a annoncé hier le parquet à Bourg-en-Bresse. Son agresseur présumé était recherché pour non respect du suivi socio-judiciaire auquel il était soumis après une condamnation en 2009 pour des faits de diffusion d’images à caractère pédo-pornographique, a-t-il encore précisé.
Placé en garde à vue, ce dernier est toujours interrogé par les enquêteurs. Mais il est muré dans le silence. " Il ne parle toujours pas, ne dit même pas son nom. Il ferme les yeux. C'est très bizarre comme situation", indique une source judiciaire. Le suspect devrait être mis en examen pour "enlèvement et séquestration" et pour "agression et viol sur un mineur de moins de quinze ans".
Après l’agression, Maëlle a été prise en charge par une unité médico-judiciaire pluridisciplinaire. Lors de sa première audition, qui a été filmée et enregistrée, l’enfant a pu beaucoup "verbaliser, beaucoup parler. C’est une enfant d’une intelligence exceptionnelle ", souligne sur France Info Jean-Pascal Thomasset, psychologue et directeur du service d’aide aux victimes du département de l’Ain.
C’est une enfant qui a " un courage au-delà de la norme ", explique-t-il : "Quand nous l’avons rencontrée, tout de suite après l’agression, quand les auditions ont pu se faire, quand elle a pu retrouver ses parents, cette enfant s’est tout de suite projetée vers l’avenir ", en parlant de la fête des écoles par exemple. Un discours rassurant qui laisse penser "que le processus de réparation pourra se tenir et sera relativement rapide", estime le psychologue.
Pendant son audition, la petite fille a aussi parlé de son agresseur, décrivant " un homme méchant ". Le mot est d’ailleurs "très souvent revenu dans son discours", rapporte Jean-Pascal Thomasset. "Sa parole a été tout de suite authentique", poursuit-il. Et le fait que "le méchant" ait été arrêté est "un soulagement", selon l'expert. " Elle parle du mot puni ", explique encore le psychologue, qui souligne qu’à 5 ans "la notion de bien et de mal est déjà intégrée".
Cécile Mimaut, avec agences
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