Enlèvement d’Eya : son père est "désespéré", il veut qu'"une vérité se rétablisse", affirme son avocate
Le père d'Eya est "désespéré", raconte son avocate à France Bleu Isère. L'homme, mis en examen le 7 juillet pour "soustraction d'enfant par ascendant des mains de la personne chargée de sa garde" et "violences aggravées", et placé en détention provisoire, souhaite qu'il "y ait quand même une vérité qui se rétablisse", affirme Maître Véronique Pigeon. L'avocate grenobloise qui défend Khaled Sassi "espère que sa parole à lui sera entendue". Il est accusé d'avoir enlevé sa petite fille, scolarisée en CM2, le 25 mai, alors qu'elle allait à pied à l'école de Fontaine, en banlieue de Grenoble. Selon le parquet de Grenoble, le père et un "complice encagoulé" avaient "gazé avec du produit lacrymogène la mère de la petite fille", avant d'enlever Eya. Une trentaine d'heures après son enlèvement, la fillette avait été retrouvée au Danemark.
L'avocate du père assure que l'histoire racontée par la mère n'est pas exacte
Maître Véronique souhaite que l'instruction soit faite aussi à décharge. Selon elle, l'histoire racontée par la mère est inexacte. L'avocate de Khaled Sassi affirme que c'est la mère qui a enlevé sa fille en premier.
"En 2017, [la mère d'Eya] est partie avec l'autorisation du père pour une visite dans sa famille, mais en fait elle avait tout organisé pour s’installer de manière définitive en France"
Maître Véronique Pigeon, avocate de Khaled Sassià France Bleu Isère
Khaled Sassi "a lancé la procédure de divorce en Tunisie, il a obtenu la résidence de sa fille, il y avait un droit de visite et d’hébergement pour la mère. Celle-ci a fait appel, elle a perdu son appel, elle a fait un pourvoi en cassation, le pourvoi n’a pas été suivi d’effets".
Aujourd’hui, "nous sommes en procédure d’exequatur devant le juge français, la mère retarde la procédure", poursuit-elle. La France et la Tunisie ont en effet passé une convention qui dit que les jugements tunisiens sont reconnus en France et inversement.
"Le père est désespéré, il ne comprend pas. Il me dit 'on me fait passer pour un bandit de grand chemin alors que moi, j'ai ce jugement, j'ai fait tout bien'", raconte l'avocate à France Bleu Isère. Si elle ne cautionne pas l’enlèvement de la fillette, elle comprend son client : "Sa fille l’aime beaucoup quoique la mère en dise" et "désespéré le père a fait cet acte que je ne peux pas cautionner, mais que je comprends, à voir tous les mensonges qui sont accumulés sur lui, depuis toutes ces années de procédures et de voir aussi que son droit à lui n’est absolument pas respecté".
Concernant les violences dans le couple des parents d'Eya, "c'est ambivalent", selon l'avocate
Quant aux accusations de violence du père sur son ex-épouse et sur sa fille, Maître Pigeon dit ne pas savoir ce qui s'est passé dans le couple.
"La mère avait une ordonnance de protection, mais elle a passé trois jours avec [le père] à Disneyland, donc c'est assez ambivalent. Il faut respecter les droits des mères, mais s’il y a bien quelqu'un qui a préparé un enlèvement, c'est bien la mère, mais c'était en 2017, ça s'est passé en Tunisie, et c'est elle qu'on croit et pas le père".
Maître Véronique Pigeon, avocate de Khaled Sassià France Bleu Isère
L’avocate souhaite que l'enfant soit davantage protégée. "On ne pense pas assez à cette petite fille qui ne voit pas son père. Eya verra que son père a essayé de tout faire pour garder les liens avec elle et que sa mère au contraire a tout fait pour l’en priver", avance Maître Véronique Pigeon.
Un juge grenoblois doit bientôt dire si le jugement tunisien doit être exécuté en France, selon la convention passée entre les deux pays.
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