Emplois fictifs : le pacte Delanoë-UMP qui sauve Chirac
En octobre 2009, Jacques Chirac est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris pour "détournements de fonds publics" et "abus de confiance". En cause, 21 emplois présumés fictifs, des jobs de complaisance, payés entre octobre 1992 et mai 1995 par le cabinet du maire de Paris, fauteuil alors occupé par Chirac.
L’audience au cours de laquelle l’ancien chef de l’Etat comparaît aux côtés de neuf autres prévenus, est attendue fin 2010-début 2011.
Ce procès va-t-il se tenir ?
Rien n’est moins sûr. Car un protocole secret, conclu entre Jacques Chirac, l’UMP et la maire de Paris, devrait permettre au "Grand Jacques" d’échapper aux foudres de la justice. Cet accord, dont le Canard Enchaîné dévoile les grandes lignes, engage l’UMP et Jacques Chirac à régler la totalité de la "facture" à la mairie de Paris : 2,2 millions d'euros. Soit 1,65 million d’euros versés par le parti, et 550.000 euros par l’ancien locataire de l’Elysée.
En contrepartie, la mairie de Bertrand Delanoë s’engage à retirer sa constitution de partie civile.
Tiré d'affaire
"Un retrait qui permettrait à Chirac de se retrouver sans adversaire ni accusation face au tribunal, puisque le parquet a déjà fait savoir qu’il allait requérir la relaxe", ajoute l’hebdomadaire satirique. L’ancien maire de Paris serait donc ainsi tiré d’affaire.
La mairie de Paris confirme l’essentiel : le protocole sera soumis à un prochain Conseil de Paris, fin septembre ou mi-octobre.
_ Elle rappelle que la même démarche avait été élaborée pour d'autres dossiers, comme ceux de l'ex-Premier ministre Alain Juppé ou de l'ancien dirigeant de Force ouvrière Marc Blondel.
Reste à convaincre l’UMP de régler les trois-quarts de la "douloureuse" de ces emplois présumés fantômes : cet accord aurait en effet été négocié au plus haut sommet de l’Etat autour d’une bonne table parisienne, selon le Canard. Une méthode et surtout une addition (3% du budget annuel du parti majoritaire) que les caciques de l’UMP auraient mal digérées.
Gilles Halais, avec agences
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