: Vidéo Marseille : "C'est vraiment une part de ma vie qu'on m'a arrachée", souffle un délogé
Un an après l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne qui avait fait 8 morts, Brut est retourné sur place. Voilà ce qui a été fait, et ce qu'il reste à faire.
"La première fois que je suis revenu, j'ai pleuré", confie Dominique. L'homme habitait dans l'un des 350 immeubles marseillais qui menaçait de s'effondrer, évacués en urgence à la suite du drame de la rue d'Aubagne qui a tué 8 personnes, il y a un an. "J'ai vécu 15 ans ici, c'est vraiment une part de ma vie qu'on m'a arrachée.“
Le 24 janvier 2019, Dominique se retrouve donc contraint de quitter son logement, pour une durée indéterminée. "Ils nous ont laissé une petite heure pour ramasser tout ce qu'on pourrait ramasser", se souvient le délogé. Difficile de discerner le nécessaire et le superflu dans une telle situation.
Et maintenant ?
Malgré les quelques travaux réalisés, Dominique n'est pas confiant. Fissures, gravats sur le sol, plafonds à peine rénovés sont autant d'éléments qui laissent Dominique perplexe. "J’ai du mal à piger pourquoi ils laissent ça dans cet état-là, c'est couvert de poussière, il y a plein de gravats toujours par terre, c'est pas un appartement, ici", s'indigne-t-il. En somme, très peu de choses ont changé ici. Et d'ailleurs, Dominique a du mal à se projeter : "Je suis de plus en plus convaincu de plus jamais revenir vivre ici." Depuis fin 2018, 3700 personnes ont été "délogées" à Marseille. Comme Dominique, ils sont encore plus de 1700 à vivre dans un logement temporaire ou à l'hôtel. Et seuls 55 habitants ont pu réintégrer leurs logements.
Si les personnes délogées sont des victimes directes de ces logements indignes, il n'en est pas moins des milliers de Marseillais qui vivent dans "des taudis insalubres". "C'est pas des immeubles qui menacent de s'écrouler tout de suite en vous tuant, c'est des logements qui vous tuent doucement", déplore Florent Houdmon de la fondation Abbé Pierre.
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