: Reportage Immeubles effondrés à Marseille: "On a eu de la chance, on habite juste à côté et l'immeuble a tremblé", raconte une riveraine

Les décombres fument encore après l'effondrement de trois immeubles rue de Tivoli dans le 5e arrondissement de Marseille. Deux corps sans vie ont été retrouvés dans la nuit de dimanche à lundi, 24 heures après la gigantesque explosion qui a soufflé un immeuble de quatre étages à Marseille, les secours ont découvert deux premiers corps dans les décombres, sur huit personnes présumées disparues. Mais "compte tenu des difficultés particulières d'intervention, l'extraction (des corps du site) prendra du temps", ont indiqué les pompiers dans un bref communiqué peu après 1h lundi.

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Cette macabre découverte fait suite à un très long dimanche de Pâques, dans ce quartier du centre de Marseille. L'explosion et l'effondrement du premier immeuble ont réveillé la plupart des habitants la nuit dernière à minuit 40, comme Laurent et sa fille. "On a entendu une grosse explosion, comme un avion de chasse qui traverse le mur de son", raconte ce Marseillais. "L'immeuble a tremblé, les vitres aussi. Je me suis inquiété et j'ai vu arriver les gyrophares des pompiers et la police. On voyait que ça fumait de tous les côtés." Sa fille ajoute, gravement : "On a eu de la chance surtout parce qu'on habite à côté et l'immeuble a tremblé." 

Je me suis dit que ça aurait pu nous arriver. Surtout qu'on a des installations au gaz qui sont un peu vétustes, elles font partie des parties communes et elles ne sont pas refaites ...

Laurent, habitant du 5e arrondissement de Marseille

franceinfo

Dans le voisinage, on entend la même inquiétude. Beaucoup de questions se posent même si, contrairement à ce qui s'était passé rue d'Aubagne il y a cinq ans, la rue de Tivoli n'était pas connue pour des problèmes d'insalubrité, la procureure l'a confirmé dimanche 9 avril au soir. Les riverains sont aussi sous le choc bien sûr à l'idée des potentielles victimes sous les décombres. D'autant que le travail des secours, toute la journée a été freiné par cet incendie persistant sous les gravats. Il couve toujours dimanche 9 avril au soir et est seulement en train de baisser en intensité.

D'après la Sécurité civile, il était impossible pour les secouristes d'envoyer plus tôt leurs équipes rechercher d'éventuels survivants, c'était trop dangereux. Tout à l'heure, les chiens sauveteurs ont pu commencer leur mission, mais ils n'ont pu le faire que vraiment très progressivement. Le déblaiement a également débuté petit à petit. Et dans le même temps, des riverains continuaient d'être évacués. Aujourd'hui, une trentaine d'immeubles sont concernés au total.

Les habitants évacués vont être relogés par la ville

Des riverains passent dans la rue, l'air hagard, comme cet habitant de la rue de Tivoli avec sa valise à roulettes et son sac sur le dos. "Nous sommes évacués temporairement pour s'assurer que les immeubles n'ont pas de défaut", raconte-t-il. "On nous a demandé de prendre quelques affaires en cinq minutes. Là, nous allons être recensés à l'école demain et puis après, en fonction, nous irons nous installer chez des membres de notre famille ou nous serons relogés par la ville."

 Une cellule de crise a été ouverte pour ces familles sans nouvelles d'un parent vivant au 17, rue de Tivoli.