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Ecoutes : pas d’irrégularité, selon Brice Hortefeux

Après le tollé déclenché par une enquête du contre-espionnage pour identifier la source d'un journaliste du Monde, Matignon a rappelé au ministère de l'Intérieur les principes de droit encadrant les écoutes, en particulier l'accès aux factures téléphoniques détaillées. Réaction hier soir du ministre de l'Intérieur, qui affirme qu'il n'y a pas eu d'irrégularité.
Article rédigé par franceinfo
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Brice Hortefeux est catégorique. "Hier, aujourd’hui et demain, la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) respecte et respectera très précédemment les textes, leur interprétation et leur évolution". Pourtant, dans un courrier révélé hier matin par France info, le directeur de cabinet de François Fillon a rappelé à son ministère les principes encadrant le recours aux écoutes. Cette note de recadrage, classée "confidentiel défense", a été envoyée le mois dernier par Matignon et souligne notamment que la loi interdit aux services de renseignement de se procurer directement des factures détaillées auprès d'opérateurs téléphoniques. Factures de journalistes, par exemple, alors que le pouvoir est accusé d'avoir espionné plusieurs de nos confrères enquêtant sur les affaires Bettencourt et Karachi.

Mais cette note est-elle un aveu implicite que ces écoutes ont bel et bien existé ? Lors des questions au gouvernement hier à l'Assemblée, le Premier ministre, sans confirmer ni infirmer quoi que ce soit, a cependant assuré que l'Etat agissait "dans le strict respect des libertés publiques". Pour le Parti socialiste, cela ne fait aucun doute : la note est un aveu que des investigations illégales ont bien eu lieu. A droite en revanche, on ne se bousculait pas hier pour évoquer l'affaire. Selon le député UMP de Seine-Saint-Denis, Eric Raoult, le courrier de Matignon n’est un simple rappel de la loi et ne prouve rien.

Pourtant, fin septembre déjà, la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS) avait rappelé les bonnes et les mauvaises pratiques en la matière. Le socialiste Daniel Vaillant, ancien ministre de l'Intérieur, est l'un des membres de cette commission et pour lui, la loi n'a pas été respectée.

Cécile Mimaut

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