Cet article date de plus de treize ans.

EADS: Jean-Paul Gut en garde à vue à la Brigade financière

L'ancien directeur général délégué d'EADS, Jean-Paul Gut, a été placé en garde à vue dans les locaux de la Brigade financière dans l'affaire des délits d'initiés présumés commis au sein du groupe d'aéronautique européen.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Selon un rapport de l'Autorité des marchés financiers, Jean-Paul Gut a vendu en novembre 2005 et mars 2006 des stock-options que lui avaient attribuées le groupe pour un montant de 1,7 million d'euros, à un moment où il pouvait avoir bénéficié d'informations privilégiées sur les perspectives financières pessimistes du groupe et des retards dans les programmes A380 et A350. "Jean-Paul Gut a pris l'initiative de demander à être entendu au plus vite par les magistrats instructeurs chargés du dossier EADS" afin d'éviter "des analyses biaisées et des présentations délibérément orientées des faits qui ont fait l'objet de fuites malveillantes", ont réagi ses avocats dans un communiqué.

Le groupe aéronautique et de défense européen a quant à lui fait savoir qu'il n'y avait pas lieu de "confirmer, d'infirmer ou de commenter les éventuelles mesures d'instruction en cours". Le gendarme de la Bourse épingle également 16 autres dirigeants ou anciens dirigeants d'EADS et d'Airbus, dont Noël Forgeard. Celui-ci, ancien coprésident du groupe, a été le premier mis en examen pour délit d'initié le 30 mai par les deux magistrates. Noël Forgeard a été poussé vers la sortie début juillet 2006. Thomas Enders, également cité par le rapport de l'AMF, occupe toujours un poste de premier plan dans le groupe, celui de PDG d'Airbus, principale filiale d'EADS.

D'autres dirigeants toujours en fonction figurent dans la ligne de mire de l'AMF: le directeur commercial d'Airbus John Leahy - qui a vendu pour 3,1 millions d'euros d'actions en novembre 2005 et mars 2006 -, le directeur des ressources humaines Jussi Itävori (1,2 million d'euros), le PDG d'Astrium, filiale espace d'EADS François Auque (365.000 euros), ou encore Fabrice Brégier (717.000 euros), à l'époque président de la filiale Eurocopter et aujourd'hui directeur général délégué d'Airbus. Selon des sources proches du dossier, "plusieurs convocations" ont déjà été adressées à certains d'entre eux par les magistrates, laissant entrevoir de possibles inculpations.

Caroline Caldier avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.