Double meurtre de Pau : non-lieu "psychiatrique" confirmé
Les juges de la chambre de l’instruction de la cour d’appel ont suivi l’avocat général. Le 9 novembre dernier, il avait requis la confirmation du non-lieu "psychiatrique" pour Romain Dupuy, exprimant sa conviction que le "discernement" de l’accusé était "aboli" au moment des faits.
Un acte d’une rare sauvagerie.
_ Chantal Klimaszewski et Lucette Gariod, infirmière et aide-soignante de l’hôpital psychiatrique de Pau, avaient été tuées à l’arme blanche alors qu’elles assuraient leur garde, dans la nuit du 17 au 18 décembre 2004. L’une des deux victimes avait même été décapitée, sa tête posée sur un poste de télévision. L'autre victime avait été égorgée.
Après une longue instruction et de multiples expertises psychiatriques, le juge d’instruction de Pau avait prononcé un non-lieu le 28 août dernier, provoquant l’indignation des familles des victimes.
Au cours de l’audience en appel, du 7 au 9 novembre, Romain Dupuy avait relaté, avec précision et sans émotion apparente, les circonstances qui l’avaient conduit à ce double meurtre. Soigné depuis des années pour schizophrénie, ce jeune homme de 24 ans avait évoqué ses hallucinations et dit avoir agi en "état délirant".
Sur la quinzaine d'experts convoqués, un seul, le docteur Jean-Claude Chanseau, le premier à l'avoir examiné après son arrestation, avait estimé que le discernement de Romain Dupuy au moment des faits avait été seulement altéré, ce qui ouvrait la voie à un renvoi devant une cour d'assises. Ses confrères avaient au contraire conclu à l'abolition du discernement du meurtrier.
Gilles Halais (avec agences)
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