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Double meurtre de Pau: jugement mis en délibéré au 14 décembre

Le substitut général Philippe Faisandier a requis aujourd'hui dans l'après-midi la confirmation de l'ordonnance de non-lieu pour raison psychiatrique rendue en faveur de Romain Dupuy. Le jeune homme a reconnu les meurtres à l'arme blanche de la nuit du 17 au 18 décembre 2004. Il avait agressé une infirmière et d'une aide-soignante à l'hôpital psychiatrique de Pau, où il avait précédemment séjourné. Le jugement a été mis délibéré au 14 décembre.
Article rédigé par franceinfo
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"Ma conviction est que le discernement de Romain Dupuy était
aboli lorsqu'il a commis les deux meurtres et lors de son interpellation", a affirmé le représentant du ministère public à l'issue d'un réquisitoire de deux heures et demie devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau (Pyrénées-Atlantiques). L'appel des parties civiles contre le non-lieu prononcé le 28 août par le juge Christian Donnadieu y est étudié depuis mercredi.
_ "Si vous confirmez l'ordonnance de non-lieu, vous devrez dire que
Romain Dupuy est l'auteur des faits qui lui sont reprochés, mais il y a à mes yeux un obstacle juridique à son renvoi devant la cour d'assises, parce qu'il manque l'élément intentionnel", a-t-il indiqué à l'adresse du président Michel Treilles.

Au-delà des rapports des experts, le magistrat est également revenu sur les éléments alarmants de la vie de Romain Dupuy avant le double-meurtre. A huit ans, il met des pétards dans la bouche de
poissons rouges, ou les découpe en morceaux. A 10-11 ans, il réalise
des dessins avec des personnages décapités et éventrés. En 2004, il
achète 14 oiseaux, et une nuit, les tue tous et en décapite
certains. En 2003, il avait été hospitalisé d'office à plusieurs
reprises. En décembre 2004, il était toujours armé, se sentant
agressé en permanence. Il évoque une agression violente, dont il
aurait voulu se venger le soir du 17 décembre, après avoir fumé du
cannabis et joué à des jeux vidéos violents toute la journée.

Dans la matinée, les avocats des parties civiles avaient demandé
que Romain Dupuy soit renvoyé devant la cour d'assises. "Tout le
monde connaît la dangerosité de Romain Dupuy. Il y a nécessité
absolue à ce que la justice conserve un oeil sur lui", a ainsi plaidé Me Yves Darmendrail, avocat du mari de l'une des victimes, Lucette Gariod.

Romain Dupuy, qui avait répondu aux questions du tribunal et des
avocats avec application mercredi après-midi, lors de la première
journée d'audience, est interné à l'unité des malades difficiles de
l'hôpital psychiatrique de Cadillac depuis son interpellation en
janvier 2005.

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