Disparition du petit Émile : la téléphonie désormais au cœur du dispositif des recherches "plus ciblé et sélectif"
A la recherche du petit garçon. Quelque 80 gendarmes et dix militaires de l'armée de terre spécialisés dans le débroussaillement sont mobilisés ce mardi au Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence, dans les recherches du petit Emile, cet enfant de deux ans et demi disparu depuis samedi 8 juillet dans l'après-midi, après avoir échappé à la vigilance de ces grands-parents.
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Contrairement aux deux jours de recherches précédents, il n'y aura pas de battue avec des habitants organisées : après près de trois jours de recherches sans résultat, et malgré une grosse mobilisation sur place, le préfet et le procureur ont annoncé lundi après-midi un changement de dispositif dans une conférence de presse, pour laisser place à une nouvelle phase de l'enquête. En effet, vu les moyens déployés, le petit garçon "aurait dû être retrouvé" s'il s'était trouvé dans le périmètre de cinq kilomètres autour de ce village de 125 habitants, au nord de Digne-les-Bains, a détaillé le préfet, Marc Chappuis.
Emile n'aurait pas pu descendre de la maison de ses grands-parents tout seul
De fait, depuis mardi matin, le site est fermé "à toute personne étrangère au bourg". Il est donc désormais demandé aux bénévoles de ne plus rejoindre la zone et de la quitter, pour laisser les militaires ratisser méticuleusement le périmètre. Les gendarmes veulent en effet effectuer un "ratissage fin du hameau" afin de chercher le petit Emile, mais aussi des traces et des indices qui permettront d'orienter les recherches, ajoute la gendarmerie.
Car il s'agit maintenant de déployer des "moyens spécialisés à la recherche de traces et d'indices", a affirmé le préfet. Selon les enquêteurs, le petit garçon de deux ans et demi n'aurait pas pu descendre de la maison de ses grands-parents tout seul jusqu'au village du Vernet, à deux kilomètres du hameau, où habitent 25 personnes, dont certaines ne vivent pas ici à l'année. Sur franceinfo, déjà dimanche, le maire du village précisait que les alentours du jardin était particulièrement "escarpés".
L'endroit désormais "sanctuarisé", il reste deux maisons à fouiller dans le haut du hameau, et surtout, les auditions de témoins vont se poursuivre. On ne connaît pour l'instant le témoignage que de deux personnes, qui ont aperçu Émile au moment de sa disparition, sans que l'on n'en sache plus.
Pourquoi les relevés téléphoniques sont scrutés
C'est désormais un véritable travail d'enquête judiciaire qui débute, et c'est seulement "à partir d'éléments factuels que nous tirerons des conclusions", a garanti le procureur de Dignes-les-Bains. L'enquête, ouverte depuis dimanche, est toujours menée pour "recherche des causes de disparition inquiétante" et confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Marseille, appuyée par la brigade de recherches de la gendarmerie de Digne-les-Bains. Il n'y a, pour l'heure, pas les conditions pour lancer une alerte enlèvement.
Lors de ces investigations "plus ciblées, plus sélectives", les militaires et agents de la police technique et scientifique vont donc s'attaquer à l'étude de la téléphonie, grâce notamment aux antennes relais. Les études des elevés téléphoniques des habitants de la vallée avaient déjà commencé en parallèle des battues et elles vont s'accentuer. Les flux téléphoniques dans le secteur au moment de la disparition de l'enfant vont être détaillés, épluchés afin de déterminer qui se trouvait dans ce périmètre du Haut-Vernet, notamment. Autant de vérifications minutieuses qui peuvent mener à des réquisitions judiciaires auprès des opérateurs. Peu à peu, la police technique et scientifique va se déployer davantage, avec, aussi, des recherches sur le fichier des délinquants sexuels de la région.
C'est désormais la section de recherche de Marseille qui est à l'oeuvre. Ces gendarmes spécialisés dans les enquêtes criminelles sont une douzaine, déployés sur site du Vernet. Trois autres travaillent depuis Marseille.
500 appels
Le petit garçon, qui venait d'arriver pour les vacances chez ses grands-parents maternels, a été aperçu pour la dernière fois par deux voisins à 17h15, seul, dans une ruelle de ce bourg de 25 habitants, situé à environ deux kilomètres du Vernet, village de 125 habitants au nord de Digne-les-Bains. Aucune précision n'a été donnée par le parquet quant au nombre de membres de la famille qui se trouvaient dans la maison au moment de la disparition du bambin. Aînée d'une large fratrie, la mère d'Emile a neuf frères et soeurs, dont certains à peine adolescents.
Les enquêteurs le précisent qu'aucune piste n'est privilégiée, ni écartée. "En l'état, aucun indice ne permet d'envisager une hypothèse ou une autre. Aucun élément ne caractérise une infraction pénale susceptible d'être à l'origine de cette disparition", a rappelé le procureur Rémi Avon, lundi. Les enquêteurs sont donc toujours à la recherche du moindre renseignement qui les aidera.
Le numéro d'appel reste actif, et toutes les personnes qui ont des informations utiles doivent appeler au 04 92 36 73 00. Toutefois, si 500 appels ont été reçus à ce jour, le procureur de la République de Digne-les-Bains, Rémy Avon, a demandé à ne "pas parasiter" cette ligne d'urgence afin de proposer son aide ou à demander des nouvelles de l'enfant.
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