Disparition de Marie-Thérèse Bonfanti en Isère : un homme mis en examen et placé en détention 36 ans après les faits
Trente-six ans après la disparition de Marie-Thérèse Bonfanti en Isère, un homme de 57 ans a avoué le meurtre lors de sa garde à vue.
Un homme de 57 ans a été mis en examen pour "enlèvement, séquestration" et "meurtre", puis placé en détention provisoire 36 ans après la disparition de Marie-Thérèse Bonfanti à Pontcharra en Isère, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué jeudi 12 mai, confirmant une information de France Bleu Isère. Il avait déjà été interpellé peu après les faits mais avait été relâché faute de preuves. A présent, il reconnaît le meurtre.
Le 22 mai 1986, la jeune femme s'est arrêtée pour livrer des journaux et a disparu. Sa voiture a été retrouvée, portière ouverte, les clés sur le contact, avec son sac-à-main posé sur le siège avant.
L'enquête avait été classée sans suite en 1988
Une enquête a été ouverte et privilégiait la piste criminelle. Peu après, le suspect avait été interpellé, puis remis en liberté faute d'éléments probants. Après des recherches infructueuses, l'enquête a été classée sans suite en 1988. Mais en 2020, les gendarmes grenoblois qui s'occupent des "cold cases" ont rouvert le dossier. Le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant, a annoncé en juin 2021 qu'une information judiciaire contre X était ouverte pour "enlèvement et séquestration".
Finalement, début mai 2022, le même suspect a été de nouveau interpellé et placé en garde à vue. Il a avoué le meurtre pendant un interrogatoire et a indiqué avoir caché le corps dans une forêt de la région. Les fouilles vont reprendre.
Débat sur la prescription du meurtre
Dans un communiqué diffusé jeudi en fin d'après-midi, le procureur de la République de Grenoble Eric Vaillant explique qu'un "débat juridique complexe va avoir lieu" au sujet de la prescription ou non du meurtre. Il prédit que "le parquet de Grenoble argumentera dans le sens de l'absence de prescription du meurtre mais la Cour de cassation aura vraisemblablement à intervenir pour trancher définitivement le débat".
Eric Vaillant rappelle que "l'infraction d'enlèvement, séquestration étant une infraction continue, elle n'est toujours pas prescrite malgré les 36 ans écoulés." "Toutefois, précise le procureur, si l'enquête qui se poursuit ne parvient pas à établir l'enlèvement, séquestration, il ne restera alors que le crime de meurtre, qui est lui susceptible d'être prescrit (10 ans après le dernier acte d'enquête interruptif de prescription)".
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