Disparition de Maëlys : "Il y a forcément quelqu’un qui, à un moment donné au parking, a vu quelque chose de bizarre"
Selon Didier Seban, avocat spécialiste des affaires classées, "les témoignages recueillis à chaud vont être déterminants pour la suite de l’enquête", sur la disparition de la petite Maëlys.
Les recherches pour retrouver Maëlys, 9 ans, disparue dimanche 27 août lors d'un mariage au Pont-de-Beauvoisin (Isère), ont repris mercredi. La procureure de la République de Bourgoin-Jallieu a ouvert une enquête pour enlèvement. Elle a assuré que "toutes les pistes" continuaient d'être explorées.
"Les témoignages recueillis à chaud sont des témoignages qui vont être déterminants pour la suite de l’enquête", a expliqué mercredi sur franceinfo Didier Seban, avocat spécialiste des affaires classées. "Il y a forcément quelqu’un qui à un moment donné au parking a vu quelque chose de bizarre", a-t-il souligné. "Il faut évidemment faire des battues parce que la nature se modifie. C’est ce qu’on n’avait pas fait très tôt dans l’affaire Estelle Mouzin", cette petite fille disparue en 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne) sur le chemin du retour de l'école et jamais retrouvée.
franceinfo : Selon vous, est-ce que le travail a été "bien fait" dans les premières heures, une fois la disparition signalée ?
Didier Seban : C’est difficile de le dire vu de l’extérieur. Pour deux raisons. La première, c’est que si on peut encore sauver cette petite fille, par exemple parce qu’elle a été enlevée par un proche, c’est la priorité parce qu’on espère toujours qu’il ne lui est rien arrivé de fatal. La deuxième raison, c’est que les témoignages recueillis à chaud sont des témoignages qui vont être déterminants pour la suite de l’enquête. Il faudrait quasiment faire une gestion informatique de qui était où, à quelle heure et à quel moment. Nous sommes aussi les avocats d’Estelle Mouzin, on travaille encore sur les premiers témoignages, l’amie qui l’a quittée au moment d’aller à la boulangerie, les gens qui l’ont vue à la sortie de l’école.
Ce qui est frappant aussi, comme dans l’affaire de la petite Estelle Mouzin, c'est cette idée étrange et angoissante qu’elle a pu s’évaporer ?
C’est fou, ça paraît sans explication. Il y a forcément une explication, il y a forcément quelqu’un qui à un moment donné au parking a vu quelque chose de bizarre, parce que c’est le dernier endroit où l’on trouve la trace de la petite Maëlys. Cette personne n’a pas accordé d’importance à une voiture qui démarrait, à quelqu’un qui partait un peu vite, et peut aujourd’hui apporter un élément décisif. C’est pour ça que le témoignage de chacun, même des enfants, de chacune des personnes qui participait à cette fête, est important. Il y a un travail énorme pour les enquêteurs au départ.
Que faut-il faire selon vous pour avancer dans l'enquête ?
Il faut évidemment faire des battues parce que la nature se modifie, les éléments se transforment, c’est ce qu’on n’avait pas fait très tôt dans l’affaire Estelle Mouzin, et c’est ce qu’il faut faire aujourd’hui parce qu’on peut peut-être trouver un indice. Il faut interroger tout le monde avec une grille de lecture, notamment sur les horaires, sur les lieux, sur les emplacements, savoir exactement où se trouvaient les personnes. Il faut mettre en parallèle les témoignages pour trouver les contradictions. C’est à la fois un travail énorme et un travail qu’il faut faire d’urgence, parce qu’on espère encore que cette petite fille est en vie.
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