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Disparition de Karine Esquivillon : ce qu'a dit Michel Pialle aux enquêteurs lors de ses aveux

Le corps de la mère de famille, disparue en Vendée depuis fin mars, a été retrouvé ce vendredi. Placé en garde à vue, son mari, Michel Pialle, a avoué en pleine nuit avoir tué son épouse.
Article rédigé par franceinfo, Aurélien Thirard, Gaële Joly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Une voiture de police stationnée devant le domicile de Michel Pialle, le 14 juin 2023. (J?R?ME FOUQUET / MAXPPP)

Des aveux au bout de la nuit. Le corps de Karine Esquivillon, mère de famille disparue en Vendée depuis fin mars, a été retrouvé ce vendredi, après les révélations de son mari, Michel Pialle. Placé en garde à vue mercredi, il a avoué aux enquêteurs aux alentours d'une heure du matin dans la nuit de jeudi à vendredi, avoir tué son épouse, mère de cinq enfants âgée de 54 ans, qui n'avait pas donné signe de vie depuis le 27 mars. 

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Jusque-là, les enquêteurs comptaient le temps qui leur restait avec appréhension, car la garde à vue allait arriver à son terme ce matin. Toutefois, ce sont des aveux a minima formulés par Michel Pialle : l'homme dit avoir tué sa femme, mais par accident. Michel Pialle est un tireur sportif, et c'est, dit-il, en nettoyant son arme qu'une balle a été tirée par accident. Il n'y a pas eu de geste intentionnel ou prémédité, assure-t-il. 

Tous ses faits et gestes scrutés

Reste cette question : ces révélations sont-elles crédibles ? Les enquêteurs s'attellent désormais à vérifier ces nouveaux éléments. En tout cas, "tout s'est joué sur l'humain" cette nuit, nous dit-on. Les enquêteurs pensaient avoir une garde à vue compliquée, cela a été le cas, indique à franceinfo une source proche du dossier. Michel Pialle est venu avec ses scénarios, mais ce sont surtout les éléments techniques et ses incohérences qui ont permis de le confondre, notamment des éléments portant sur la téléphonie, ajoute cette source.

Dans cette affaire, des analystes du service central du renseignement criminel de la gendarmerie sont venus aider les enquêteurs de la section de recherche de Nantes. Leur mission : apporter une dimension psychologique à l'enquête, une analyse comportementale. Pendant plusieurs semaines, ils ont ainsi fouillé le passé du suspect, épluché les réseaux sociaux, et, évidemment, se sont renseignés sur le casier judiciaire de Michel Pialle.

Ils ont pu alors définir ses principaux traits de personnalité, son profil psychologique. Et ils étaient là, lors de sa garde à vue : installés dans une pièce à côté, derrière un écran, en binôme, ils observent le suspect. S'ils n'interrogent pas directement le suspect ni n'entrent pas directement en contact avec lui, tout au long des 48 heures à la gendarmerie, ils orientent les questions des enquêteurs de la section de recherche de Nantes. Exemple : ne pas insister sur tel point, car c'est une impasse, ou, au contraire, forcer les réponses, car visiblement, ça le rend mal à l'aise. Les enquêteurs ont pu regarder comment s'est comporté l'homme, via notamment une analyse morphogestuelle, qui permet de voir s'il ment, s'il retient ses émotions. Ou, au contraire, s'il surjoue. 

Moins de trois heures après ces aveux, le corps de Karine a été retrouvé. Michel Pialle a en effet conduit les enquêteurs à 4 heures du matin dans un bois, au Bois Gordeau, près de Challans (Vendée), à moins de 20 kilomètres de Maché où habite le couple. Sur place, le convoi a découvert un corps qui n'était pas enterré : il s'agissait bien de la dépouille de Karine. Une autopsie doit désormais avoir lieu, pour savoir si les dires de Michel Pialle peuvent être confirmés, ou si des incohérences subsistent encore sur la façon dont Karine a été tuée. 

Le corps n'était pas enterré

Michel Pialle a en effet conduit les enquêteurs à 4 heures du matin dans un bois, au Bois Gordeau, près de Challans (Vendée), à moins de 20 kilomètres de Maché où habite le couple. Sur place, le convoi a découvert un corps qui n'était pas enterré : il s'agissait bien de la dépouille de Karine Esquivillon. Une autopsie doit désormais avoir lieu, pour savoir si les dires de Michel Pialle peuvent être confirmés, ou si des incohérences subsistent encore sur la façon dont elle a été tuée. 

De leur côté, les proches de Karine Esquivillon ont appris la nouvelle de son décès tôt vendredi, eux, qui espéraient encore un dénouement heureux, d'un véritable départ de son plein gré de la quinquagénaire. Reste que les proches n'ont jamais caché leur doutes sur la première version de Michel Pialle et ses incohérences, comme la découverte du téléphone portable de sa femme, à moins de deux kilomètres du domicile familial. Or, l'enquête a montré que le portable n'a jamais quitté le secteur, contrairement aux dires de Michel Pialle.

Michel Pialle se dit "soulagé d'avoir donné sa version"

De son côté, l'homme a été déféré vendredi matin, vers 9h, au palais de justice de la Roche-sur-Yon, pour être présenté à un juge d'instruction en vue d'une mise en examen. Le juge va, lui aussi, devoir s'attacher à démêler le vrai du faux dans la nouvelle version de Michel Pialle.

Vendredi 15 juin, Antoine Ory, avocat de Michel Pialle, a expliqué à franceinfo que son client "est soulagé d'avoir pu donner sa version des faits et d'avoir pu livrer ce qu'il avait sur sa conscience", après ses aveux. 

Michel Pialle a "décidé de s'expliquer, il a donné sa version consistant à expliquer qu'il s'agissait d'un accident", précise Antoine Ory. Son client est "épuisé psychologiquement, c'est une garde à vue très éprouvante sur le plan psychologique, et épuisé physiquement également". 

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