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Procès Fiona : "La cour d'assises n'a pas réussi à se départir de l'émotion", regrette l'avocat de Cécile Bourgeon

Renaud Portejoie, l'avocat de Cécile Bourgeon, condamnée en appel à 20 ans de réclusion criminelle pour la mort de sa fille Fiona, estime dimanche sur franceinfo "absolument inquiétant" le verdict des assises de Haute-Loire.

Article rédigé par franceinfo
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Cécile Bourgeon en 2016 au palais de justice de Riom (Puy-de-Dôme). (THIERRY ZOCCOLAN / AFP)

"Cécile Bourgeon n'a, malheureusement, pas été surprise par la décision, qu'elle craignait", a indiqué dimanche 11 février sur franceinfo, l'avocat de la mère de Fiona. Maître Renaud Portejoie a réagi après l'annonce dans la nuit de samedi à dimanche de la condamnation de sa cliente à 20 ans de réclusion criminelle.

Le procès en appel de la mère de la fillette et de son ancien compagnon, Berkane Makhlouf, s'est tenu devant la cour d'assises de Haute-Loire, cinq ans après la mort de Fiona. La même peine de 20 ans de réclusion a été prononcée à l'encontre de Berkane Makhlouf.

En première instance, Cécile Bourgeon n'avait pas été condamnée pour des faits criminels, mais uniquement pour avoir menti sur le sort de sa fille. Elle avait alors écopé d'une peine de cinq ans de prison. Mais cette fois, en appel, la justice n'a pas dissocié les responsabilités.

"Cécile Bourgeon a été la cible d'une mise à mort"

"Depuis le début du procès, un certain nombre d'incidents avaient émaillé les audiences, poursuit l'avocat. Nous avions même sollicité le renvoi de cette affaire, car nous considérions que les conditions de sérénité n'étaient plus réunies." Selon l'avocat, sa cliente "qui naturellement doit être interrogée, a été la cible d'un harcèlement, d'une mise à mort de certains de mes confrères et du président, sans que quiconque n'intervienne".

Renaud Portejoie assure également avoir "découvert par surprise que certains confrères de la partie civile avaient pu passer un moment privilégié avec le président de la cour d'assises, sans que nous y ayons été conviés". Si l'avocat précise toutefois ne pas considérer que "l'impartialité du président est remise en cause"; il en va autrement pour sa cliente. "Elle ne peut pas s'empêcher de faire une relation. Je ne vais pas aussi loin", précise-t-il.

"L'opinion publique s'est immiscée dans le débat"

Sur la responsabilité de sa cliente dans la mort de la fillette, Renaud Portejoie rappelle qu'en première instance, la cour d'assises avait considéré qu'il n'existait aucun élément contre Cécile Bourgeon d'avoir commis des violences sur sa fille. Selon lui, "la cour d'assises n'a pas réussi à se départir de l'émotion, et l'opinion publique s'est immiscée dans le débat".

L'avocat affirme que les juges viennent motiver la décision de culpabilité à l'égard de sa cliente sur un "fantasme", car selon lui, "ils ne savent pas ce qui s'est passé, ils écrivent qu'ils n'ont aucun élément qui permet de déterminer les circonstances du décès, mais ils en tirent comme conséquence que nous sommes dans le domaine de l'indicible. C'est absolument inquiétant".

C'est notamment cette raison qui pousse Cécile Bourgeon à se pourvoir en cassation. "Nous avons confiance en la Cour de cassation pour casser cette décision qui nous paraît hasardeuse et imprudente et faire en sorte qu'une nouvelle décision soit rendue dans quelques mois".

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