Affaire Fiona : la mère "n'était pas dans le parc" où la fillette est censée avoir disparu
Cet élément fourni par une source proche de l'enquête contredit la version donnée par la mère. Deux nouvelles personnes ont été placées en garde à vue à Clermont-Ferrand, a annoncé le parquet mercredi.
Plus de cinq mois après la disparition de Fiona, de nouveaux soupçons pèsent sur la mère de la fillette. Cécile Bourgeon "n'était pas dans le parc" de Montjuzet, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), où la fillette est censée avoir disparu, selon une source proche de l'enquête citée par l'AFP. Cet élément contredit la version donnée par la mère.
Ces révélations interviennent alors que Cécile Bourgeon, son compagnon et trois proches du couple sont placés en garde à vue. Francetv info fait le point sur l'enquête.
Que signifient ces gardes à vue ?
Fiona, 5 ans, est recherchée depuis le 12 mai. Selon le récit de la mère, la fillette a disparu vers 17 heures dans le parc, alors qu'elle jouait avec sa sœur âgée de 2 ans et que sa mère, enceinte de 6 mois, dormait sur un banc (voir la chronologie de France 3 pour retrouver tous les détails). Selon la source de l'AFP, les policiers, qui piétinent depuis des mois sur ce dossier, auraient attendu l'accouchement de Cécile Bourgeon, fin août, pour procéder à son interpellation.
Le quotidien régional avance deux hypothèses pour expliquer ces gardes à vue. La police pourrait posséder un nouvel élément décisif menant à la piste du couple, ou alors les enquêteurs tenteraient un "coup de bluff" pour mettre la pression sur le couple. Selon le journaliste de France 3 Edouard Da Costa, qui reste prudent, les policiers seraient en possession de témoignages évoquant la mort accidentelle de la fillette. Une des hypothèses des enquêteurs serait que Fiona ait pu avaler des médicaments ou des produits stupéfiants avant de mourir.
Gilles-Jean Portejoie, l'avocat de Cécile Bourgeon, ne cache pas sa surprise, tout en indiquant ignorer s'il existe de nouveaux éléments. Il précise à La Montagne que "dans un dossier comme celui-là, les rebondissements de cette nature n’ont rien d’exceptionnel", avant d'ajouter qu'il fallait traiter ça avec "calme, sang-froid et sérénité". De son côté, Claude Savary, l'avocat du père biologique de Fiona, appelle à la prudence, estimant que l’erreur consisterait à considérer les gardes à vue "comme des preuves de culpabilité".
Quelles sont les zones d'ombre du dossier ?
La police souhaiterait confronter certaines déclarations contradictoires du couple, a confié un enquêteur à RTL mercredi matin. La mère et son compagnon n'auraient pas tout dit, voire auraient menti. Les policiers chercheraient également à éclaircir plusieurs points du dossier, notamment les raisons du départ du couple pour Perpignan et l'emploi du temps de la mère le jour de la disparition, détaille La Montagne.
Le quotidien régional rappelle qu'il n’a jamais pu être établi avec certitude que Fiona se trouvait bien dans les allées du parc Montjuzet ce jour-là. Le Parisien va plus loin en affirmant que les enquêteurs sont désormais persuadés d'une mise en scène concernant la disparition de la fillette.
Afin de trouver de nouveaux éléments, les enquêteurs ont donc perquisitionné l'appartement de la mère de Fiona et de son concubin à Perpignan mardi soir, ainsi que leur ancien logement de Clermont-Ferrand, selon BFMTV. Ils ont également saisi leur véhicule. Europe 1 révèle aussi que le couple était placé sur écoute depuis plusieurs semaines.
Selon la source citée par l'AFP, cette surveillance "a permis d'établir que les cinq personnes gardées à vue ont fait la fête et étaient très alcoolisées la veille ou l'avant-veille de la disparition présumée". Les enquêteurs "pensent que quelque chose s'est passé ce soir-là".
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