Disparition de Delphine Jubillar : après de nouvelles investigations, la justice rendra sa décision sur le renvoi du mari le 26 septembre
Une nouvelle audience dans l'affaire Delphine Jubillar, qui a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, en plein couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19, dans le Tarn. La cour d'appel de Toulouse a examiné, jeudi 20 juin, le résultat de nouvelles investigations, ordonnées le 8 février. Le parquet général avait requis un supplément d'information "pour faire vérifier des éléments portés à sa connaissance". Parmi ces "éléments", figure notamment une conversation téléphonique qui suscitait des interrogations, entre une femme et son fils. Condamné pour tentative de meurtre, celui-ci a été incarcéré par le passé dans le même établissement pénitentiaire que Cédric Jubillar, le mari de l'infirmière disparue, mis en examen pour le meurtre de son épouse.
Les enquêteurs ont également vérifié les dires d'une médium qui affirme avoir eu des visions de Delphine Jubillar. Aucune de ces pistes ne s'est révélée probante. "Le supplément d'information n'a pas apporté d'élément majeur dans cette procédure vide de sens", confirme à franceinfo Jean-Baptiste Alary, l'un des avocats de Cédric Jubillar. Ce supplément d'information n'a donc pas modifié la position du parquet général, qui a confirmé, lors de l'audience de jeudi devant la chambre de l'instruction, demander le renvoi devant les assises de Cédric Jubillar. Le parquet général précise à franceinfo que la cour d'appel de Toulouse rendra sa décision à ce sujet le 26 septembre.
Cédric Jubillar toujours en détention provisoire
L'accusation a "évidemment repris tous les éléments graves et concordants (...) qui justifient un renvoi devant la cour d'assises", a estimé auprès de l'AFP Philippe Pressecq, avocat d'une partie civile, après l'audience de jeudi. Le 21 novembre 2023, à l'issue de plus de deux années d'investigations, les juges d'instruction ont décidé de renvoyer Cédric Jubillar devant la cour d'assises du Tarn, pour qu'il soit jugé pour meurtre. Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, les enquêteurs ont la conviction que ce peintre-plaquiste de 37 ans a tué sa femme. Le couple, qui a deux enfants, était en instance de divorce. Depuis la disparition de Delphine Jubillar, qu'il a lui-même signalée aux gendarmes, son mari clame son innocence et a donc contesté son renvoi devant les assises, par l'intermédiaire de ses conseils.
A maintes reprises, ses trois avocats ont également formulé des demandes de remise en liberté. Elles ont toutes été rejetées. Cédric Jubillar est en détention depuis sa mise en examen, le 18 juin 2021. En théorie, il aurait donc pu être libéré mardi : le Code de procédure pénale fixe à trois ans le délai maximum d'une détention provisoire quand la peine encourue est supérieure à vingt ans de réclusion criminelle. C'est le cas de Cédric Jubillar, qui risque la perpétuité.
Mais ce délai ne s'applique plus depuis que le supplément d'information a été ordonné par la cour d'appel de Toulouse. "Le délai pour la détention provisoire de Cédric Jubillar qui s'applique aujourd'hui est un 'délai raisonnable', à l'appréciation des juges", précise Jean-Baptiste Alary. Son client peut donc rester en détention jusqu'à un éventuel renvoi devant les assises d'Albi, si la justice le confirme. Dans ce cas, le procès de Cédric Jubillar pourrait avoir lieu au cours du premier semestre 2025.
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