Dior licencie le styliste John Galliano pour ses outrages antisémites
Pas question pour la prestigieuse maison de couture de voir son nom et ses collections entachés par le scandale. Celui-ci jusqu'à l'audition hier de John Galliano restait à prouver : c'était sa parole contre celles de ses accusateurs. Un couple et une femme l'accusant de propos racistes et antisémites proférés à deux reprises la semaine dernière et en octobre.
_ Mais une vidéo amateur, tournée dans le café parisien de ses outrages en décembre dernier et publiée hier par The Sun, a précipitamment aggravé son cas. On l'y voit ivre, provocateur -"J'adore Hitler"- et injurieux.
La maison Dior a donc décidé de couper court, alors que s'ouvre la Fashion Week, le raout parisien annuel du monde de la mode. Avant même d'attendre son éventuelle citation à comparaître -le procureur de Paris a annoncé qu'il déciderait dans les prochains jours la suite à donner aux deux plaintes déposées contre le créateur-, Dior a donc annoncé dans un bref communiqué sa mise à pied immédiate et le lancement d'une procédure de licenciement. Il avait déjà été suspendu vendredi.
Descente aux enfers
Celui que l'on portait aux nues, lors de sa nomination à la tête de la création Dior en 1996, voit donc sa carrière stoppée nette. Mais cet épisode au café de la Perle à Paris pourrait n'être que le summum d'une descente aux enfers entamée il y a plusieurs mois, voire années. Ces dernières semaines, selon Libération, il n'avait d'ailleurs presque plus mis les pieds dans ses ateliers.
_ La pression accumulée, l'alcool, des régimes amaigrissants spectaculaires et les suicides coup sur coup en 2007 de son compagnon et bras droit Steven Robinson et d'une proche styliste Isabelle Blow auront eu raison de son "génie". C'est un homme à l'allure pathétique, et qu'on disait dernièrement peu inspiré, qui venait saluer le public à la fin des défilés de Dior. Le prochain devait avoir lieu ce vendredi. On ignore s'il sera maintenu.
Panique chez LVMH
En attendant, c'est LVMH, maison-mère de la griffe Dior, qui a craint pour sa réputation. D'où cette conclusion hâtive, alors que le contrat du créateur excentrique arrivait à échéance à la fin de l'année. Non que l'activité couture pèse lourd dans le groupe. Mais la marque Dior recouvre aussi les parfums et cosmétiques et les titres LVMH et Dior ont nettement réduit leurs gains cet après-midi. En attendant peut-être la nomination d'un successeur...
Cécile Quéguiner, avec agences
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