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Deux mois de prison ferme pour l'apprentie Mata-Hari

Simple stagiaire maladroite plutôt que véritable apprentie espionne. Le tribunal correctionnel de Versailles a tranché : Li Li est condamnée à deux mois de prison ferme, entièrement couverts par la détention provisoire.
Article rédigé par franceinfo
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Les juges ont suivi les réquisitions du ministère public : Li Li Whuang, la jeune étudiante chinoise soupçonnée d’espionnage industriel chez Valéo, a été condamnée à un an de prison dont deux mois ferme, une période couverte par la détention provisoire. Elle ne retournera donc pas en prison.

"Je suis très déçue par ce jugement", a confié Li Li Whuang, très émue à la sortie de l'audience. "Après tout ce que j'ai subi depuis deux ans, j'attendais une relaxe", a-t-elle expliqué.

L’affaire éclate en avril 2005, lorsque Valéo porte plainte pour vol de données informatiques. La jeune femme, aujourd’hui âgée de 24 ans, est rapidement soupçonnée de se livrer à de l’espionnage industriel. Sur fond de psychose commerciale autour des importations de textile chinois, le parquet n’hésite pas à la présenter comme une "Mata-Hari made in China". Les faits sont requalifiés en "abus de confiance" et "accès frauduleux à une système informatique".

Durant l’enquête, une perquisition menée à son domicile permet la saisie de six ordinateurs d’une puissance énorme contenant des données confidentielles de l’équipementier automobile. Les fichiers ont été copiés alors que la jeune étudiante chinoise effecte un stage chez Valéo-La Verrière (Yvelines).

Au cours de son procès (LIRE NOTRE ARTICLE), Li Li Whuang plaide la naïveté. Mais ce système de défense n’a pas totalement convaincue le tribunal qui est allé, par ce jugement, au-delà de la simple faute professionnelle. Les reproches en matière d’espionnage industriel étant toutefois balayés.

Aujourd’hui, la jeune femme, devenue ingénieure, travaille sur une thèse de doctorat.

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