Deux dirigeants d'Emmaüs du Tarn-et-Garonne mis en examen pour travail dissimulé
Deux dirigeants d’Emmaüs dans le Tarn-et-Garonne, le directeur et son directeur adjoint, ont été mis en examen notamment pour travail dissimulé, a appris France Bleu Occitanie auprès du Parquet de Montauban jeudi 27 juin.
Au début du mois, la communauté Emmaüs du Tarn-et-Garonne a été visée par une enquête préliminaire pour travail dissimulé et des perquisitions ont été effectuées dans les quatre antennes de l'association. À la suite de cette enquête, deux des dirigeants ont été placés en garde à vue mardi 18 juin. Ils ont ensuite été présentés à un juge d’instruction puis mis en examen jeudi et placés sous contrôle judiciaire.
Des personnes en situation de travail dissimulé découvertes
La justice soupçonne l'association d'avoir dissimulé les activités de personnes accueillies au titre de l'hébergement d'urgence. Elle est aussi accusée d'avoir fait travailler des mineurs. Le parquet indique qu'au cours des perquisitions, plusieurs personnes en situation de travail dissimulé ont été découvertes.
Le directeur et le directeur adjoint de l'association Emmaüs 82 ont alors été placés en garde à vue puis présentés à un juge d'instruction. Ils sont mis en examen pour : rétribution inexistante ou insuffisante du travail de plusieurs personnes vulnérables ou dépendantes dont au moins un mineur ; travail dissimulé commis à l'égard de personnes vulnérables et abus de confiance commis au préjudice d'une association faisant appel au public pour la collecte de fonds d'entraide humanitaire ou sociale.
"Un alignement des planètes qui est quand même assez surprenant"
Leurs patrimoines ont été saisis à titre conservatoire et des perquisitions ont eu lieu à leurs domiciles. Christian Calmejane, le directeur d'Emmaüs Tarn-et-Garonne, avait déjà été jugé avec son adjoint en novembre 2023, soupçonnés d'avoir participé au trou dans la trésorerie de l'association estimé à 57 000 euros. Ils avaient finalement été relaxés par le tribunal de Montauban. Ils seront rejugés pour détournement de fonds ainsi que leurs épouses dans cette affaire, puisque le procureur de la République de Montauban a fait appel de la décision du tribunal mercredi 17 janvier.
Pour l’avocate du directeur d’Emmaüs 82, Me Isabelle Schoenacker-Rossi, il s’agit d’un "alignement des planètes qui est quand même assez surprenant" car selon elle, l'association est dans le collimateur depuis l'adoption de la loi Darmanin.
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