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Des détenus de Lannemezan s'exhibent sur Internet, armes à la main

C'est une vidéo qui fait grand bruit : des détenus de la centrale de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, se sont filmés, via leur téléphone portable, en train d'en menacer d'autres avec des armes blanches. Comment se sont-ils procurés ce téléphone, comment ont-il pu l'envoyer sur le net, d'où viennent les armes ? Les surveillants s'inquiètent.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Autre)

Emoi à la centrale de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées. Les intimidations entre détenus se font désormais aussi sur Internet. La vidéo, publiée la semaine dernière sur Youtube, fait grand bruit.
On y voit des détenus en menacer d'autres, dans un langage pour le moins fleuri - ils se vantent d'être "à Lannemezan, une des prisons les mieux surveillées de France" .

Et les menaces ne sont pas que verbales, d'ailleurs : ils brandissent des grands couteaux, sans que l'on sache s'ils sont factices ou non... Le parquet de Tarbes s'est saisi du dossier. Les lames ont été retrouvées, les auteurs sanctionnés - il s'agit de trois détenus, qui purgent des longues peines.

Les surveillants désarmés face à la technologie

Mais cette vidéo pose de nombreuses questions. D'abord parce que les détenus se sont filmés avec un téléphone portable - et que ceux-ci sont interdits en prison. Ensuite, parce que la vidéo a été publiée sur Internet - les détenus y ont accès, mais sous le contrôle, normalement, d'un surveillant informatique. Enfin, il y a la présence d'armes en prison. 

La procureure de Tarbes, Chantal Firmigier-Michel, abonde sur la gravité des faits. "Tout est grave : l'introduction d'objets illicites dans une centrale est un fait grave parce qu'elle implique des complicités extérieures, et (qu'avec eux) on peut tout faire, les menaces proférées à l'intérieur d'une centrale (...) à l'aide de ces objets sont graves aussi et la fabrication d'armes artisanales est un troisième" facteur de gravité.

Une source syndicale, citée par le journal La Dépêche qui a révélé l'affaire, explique : "L'administration est dépassée par tous ces éléments technologiques qui rentrent dans la prison. Les détenus ont droit à un ordinateur sous le contrôle d'un surveillant informatique. Mais c'est trop peu pour veiller sur plus de 140 postes" . Et un directeur d'expliquer que, oui, des téléphones entrent en prison... en pièces détachées, difficiles à intercepter.

Pour en rajouter à la confusion, un surveillant s'est fait agresser par un détenu, lundi, dans un quartier d'isolement. C'est le quatrième incident de ce genre en un an.

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