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"Des agissements indécents et gravissimes" : un homme victime de tirs de son voisin policier se constitue partie civile

Alors qu'il ne travaillait pas, un policier a utilisé son arme de service contre son voisin, à qui il reprochait du tapage nocturne, dans la soirée du 14 avril, à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Il a été mis en examen pour "tentative de meurtre".

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
 Un policier avec un pistolet semi automatique à la ceinture le 7 décembre 2016 (image d'illustration). (ALEX BAILLAUD / MAXPPP)

Un homme victime de tirs de la part de son voisin policier à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) s'est constitué partie civile, a indiqué son avocate, à franceinfo, jeudi 23 avril. "Un policier qui règle un litige privé de voisinage avec son arme de service et qui le revendique sur les réseaux sociaux, c'est gravissime et indécent", dénonce Céline Astolfe, en lieu et place de son client, qui ne souhaite pas s'exprimer directement. Cet homme de 35 ans avait été blessé au niveau de l'abdomen. Après deux jours d'hospitalisation sans intervention chirurgicale, il a pu rentrer chez lui, mais son état de santé nécessite des soins à domicile tous les jours.

Les faits remontent au mardi 14 avril. Ce soir-là, le policier, âgé d'une vingtaine d'années, en poste au commissariat du 12e arrondissement à Paris, n'était pas en service. Vers 23h30, il va sonner chez son voisin pour lui demander de faire moins de bruit : la musique est trop forte. Selon la préfecture de police, le voisin ouvre la porte avec un couteau à la main, menace verbalement le policier puis se précipite sur lui. Le policier répond en tirant avec son arme de service. Le 17 avril, il a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour "tentative de meurtre", confirme à franceinfo son avocat, Laurent-Franck Lienard. L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.

"Il doit sa survie à une voisine"

Avant et après le tir, le fonctionnaire a posté plusieurs images sur le réseau social Snapchat, a révélé Le Parisien. Sur une première photo, on voit le bas du corps du policier, pistolet rentré dans la ceinture de son jean. En légende : "Je me rends chez mon voisin d'en dessous qui fait du tapage. Il m'invite à descendre sale fils de pute. J'y vais." Un deuxième cliché montre des taches de sang sur le sol. "J'ai tiré", dit le message.

"La première image se voulait être une blague de potache, mais il a été rattrapé par la réalité", a expliqué à l'AFP son avocat. "Il a posté la deuxième photo pour que ses contacts sachent qu'il s'était passé quelque chose de grave, et qu'ils n'allaient plus avoir de ses nouvelles", poursuit Laurent-Franck Lienard. Selon lui, "on est dans un cas d'école de légitime défense" : "le voisin, connu pour des faits de violence, a chargé le policier, couteau à la main".

"Il est insoutenable pour cette victime de lire que ce policier prétend avoir agi en état de légitime défense ! Et de lire qu'il va jusqu'à dire que les posts de photos avant/après sur Snapchat avaient pour objet de prévenir ses collègues !", rétorque Céline Astolfe. "Ce policier a tiré à bout portant dans l’abdomen de celui-ci, rappelle-t-elle. Par chance, aucun organe vital n’a été touché. Il doit sa survie à une voisine qui a fait un point de compression."

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