Cet article date de plus de treize ans.

Démantèlement d’un vaste réseau de pirates du téléphone portable

Ils pirataient les codes de sécurité des cartes sim. Neuf trafiquants ont été arrêtés, dans toute la France. Parmi eux, des employés d’opérateurs de téléphonie mobile. Le réseau opérait depuis 10 ans, la fraude est évaluée à plusieurs millions d’euros…
Article rédigé par franceinfo
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Les arrestations ont eu lieu à Rennes, où se situait la tête du réseau, mais aussi à Belfort, Lille, Orléans ou encore Toulon. Le fruit d’une enquête lancée l’an dernier par les enquêteurs de la Section de recherche de la gendarmerie de Marseille.
_ Quatre spécialistes des nouvelles technologies ont travaillé pendant plus d’un an sur cette affaire, usant de la surveillance informatique et de "téléperquisitions", des moyens autorisés par la loi depuis quelques mois seulement.

A l’origine de l’enquête, une plainte déposée à Marseille par SFR qui constate la présence de brèches dans son système de sécurité. Des brèches qui ont pour origine une "source humaine".

Verrous de sécurité

L'enquête révèle alors que la fraude porte sur un trafic de verrous de sécurité, les "simlock" des cartes sim. Ces codes, achetés trois euros l’unité à des employés indélicats d’opérateurs, étaient revendus jusqu’à 30 euros sur des sites internet.
_ Ces codes volés permettaient à un particulier d’utiliser n’importe quelle carte sim, y compris étrangère, avec son propre téléphone. Ils peuvaient aussi servir à des boutiquiers pour la mise en service frauduleuse de combinés, ou encore permettre que des téléphones volés par palettes entières, soient utilisés n’importe où.

Un vaste système de fraude. "Un réseau impressionnant, très bien monté", selon une source proche de l’enquête. L’un des membres du réseau a pu engranger avec ce système jusqu’à 25.000 euros par mois.
_ L’argent recueilli s'envolait ensuite vers des comptes à l’étranger, au Luxembourg, aux Etats-Unis et dans des paradis fiscaux.

Enquête internationale

Pour disposer de ces codes, les pirates présents chez les opérateurs avaient accès à un haut niveau de sécurité, affirment les enquêteurs : des chargés de clientèles ou des cadres supérieurs.
Neuf personnes ont été arrêtées. Trois écrouées, et les six autres relâchées, qui sont convoquées ultérieurement.
Parmi ces suspects figurent les instigateurs du réseau, le propriétaire d’un site internet qui revendait les codes, et cinq "taupes" recrutées chez les grands opérateurs français.

Les investigations vont se poursuivre à l’étranger. Car les enquêteurs sont persuadés d’avoir coupé la tête française de ce réseau, mais d’autres "taupes" pourraient être démasquées chez les fabricants de téléphones portables.

Gilles Halais, avec agences

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