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Décès suspects à l'hôpital de Bayonne : un médecin mis en examen pour empoisonnement

Le médecin de l'hôpital de Bayonne soupçonné d'être responsable de la mort de quatre patients âgés a été mis en examen pour "empoisonnement commis sur des personnes particulièrement vulnérables". Après 48 heures de garde à vue, il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Selon son avocat, il ne {"regrette pas son geste"}, qu'il explique par une volonté {"d'abréger les souffrances"} de personnes en fin de vie.
Article rédigé par franceinfo
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Malgré cela, le médecin urgentiste a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Le parquet a annoncé son intention de faire appel de cette décision.
Le praticien de 50 ans est soupçonné d'être responsable de la mort d'au moins quatre patients. Tous étaient des patients âgés, en fin de vie, arrivés au service d'urgence dans l'attente d'une place dans le service des soins palliatifs. Les décès sont survenus au cours des cinq derniers mois.

Le cas le plus récent date du 3 août dernier : une patiente âgée de 92 ans, arrivée à l'hôpital de Bayonne dans le coma, est décédée moins de 24 heures après son admission au service des urgences. Selon le quotidien Sud-Ouest, une infirmière aurait vu le médecin entrer dans la chambre de la patiente avec une seringue, puis en ressortir pour annoncer le décès de la malade à ses proches.

Plusieurs soignants du service des urgences, qui avaient déjà des doutes concernant d'autres morts suspectes, ont décidé d'alerter leur hiérarchie. La direction de l'hôpital a alors saisi les autorités judiciaires.

"Dans un état de santé psychologique fragile"

Le médecin a reconnu les faits, indiquant aux enquêteurs avoir administré aux patients une injection à base de Curare, un médicament pouvant entraîner la paralysie des muscles
respiratoires. Il "ne regrette pas son geste" explique son avocat, Me Arnaud
Dupin. Il s'agissait selon lui "d'abréger les souffrances de personnes
qui allaient décéder dans les minutes suivantes".

Le praticien, âgé de 50 ans, était dans un "état
de santé psychologique fragile" selon Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France. Il y a quelques
mois, il occupait le poste de chef du service des Urgences, avant d'être rétrogradé. "Etait-il en burn-out ? Aurait-il pu être mieux entouré ?" s'interroge Patrick Pelloux.

Le gouvernement a annoncé hier l'ouverture d'une enquête administrative
de l'Inspection générale des affaires sociales. Une cellule psychologique a été mise en place à l'hôpital.

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