Cyberattaques : après la vague de piratages et de menaces d'attentat visant des établissements scolaires, quelles mesures ont été prises pour accueillir les élèves lundi ?

Des lycées et des collèges franciliens ainsi que des Hauts-de-France feront l'objet d'une surveillance renforcée lundi après la réception de messages de menaces d'attaque terroriste.
Article rédigé par franceinfo
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Le lycée Branly à Amiens (Somme) a fait l'objet d'un piratage de son espace numérique de travail, le 22 mars 2024, avec la diffusion de menaces d'attaques terroristes. (FRED HASLIN / LE COURRIER PICARD / MAXPPP)

Un lundi comme les autres, ou presque. Quelques jours après une vague de piratages accompagnés de menaces d'attentat contre des établissements scolaires, les lycéens et collégiens de région parisienne et des Hauts-de-France retourneront en cours, lundi 25 mars. Une reprise dans un contexte de sécurité renforcée, et toujours sans accès à leur espace numérique de travail (ENT), suspendu jusqu'à nouvel ordre.

Cette plateforme, qui sert de lien entre enseignants, élèves et parents pour transmettre notamment les devoirs, a subi plusieurs cyberattaques entraînant la diffusion de contenus menaçant d'attentats, dans une cinquantaine d'établissements de la région parisienne mercredi, puis vendredi soir dans cinq établissements de la Somme et plusieurs autres du Nord. Franceinfo fait le point sur les mesures prises avant le retour en classe.

Une levée de doutes pour les établissements concernés

Après la réception des premières menaces par des élèves des académies de Créteil (qui regroupe la Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne), de Paris et de Versailles (qui comprend le Val-d'Oise, les Yvelines, l'Essonne et les Hauts-de-Seine), les établissements concernés "ont fait l'objet d'une levée de doute", explique à franceinfo le ministère de l'Education nationale. Le même protocole a été appliqué durant le week-end après la découverte de menaces diffusées cette fois sur l'ENT d'établissements des académies d'Amiens (Aisne, Oise et Somme) et de Lille (Nord, Pas-de-Calais).

Rue de Grenelle, on dit "prendre très au sérieux ces menaces", mais on rappelle également que les messages envoyés aux élèves franciliens prédisaient des attaques qui n'ont finalement pas eu lieu aux dates et aux heures annoncées par les pirates. Les messages diffusés après le piratage survenu dans la soirée de vendredi dans les Hauts-de-France alertent quant à eux 122 établissements d'une attaque à l'explosif lundi.

Un dispositif renforcé lundi

Aucune fermeture n'a été décidée, mais le dispositif de sécurité est amplifié localement lundi par les forces de l'ordre et les services de l'Education nationale. Les établissements visés par ces piratages vont voir leurs "conditions de sécurité renforcées", précise à franceinfo la préfecture de la Somme, où trois lycées et trois collèges ont été menacés.

"Les équipes mobiles de sécurité de l'Education nationale, la police et la gendarmerie nationales seront mobilisées sur site", ajoute-t-elle, et "la vigilance sera plus poussée, même pour les autres établissements", et ce afin notamment de "rassurer les parents d'élèves et la communauté éducative". 

"Un protocole élaboré par le rectorat et les directions des services départementaux de l'Education nationale, en lien avec les trois préfectures et les forces de l'ordre, a été mis en place et communiqué dès samedi matin aux chefs d'établissement", abonde le rectorat d'Amiens (qui regroupe les départements de l'Aisne, de l'Oise et de la Somme), interrogé par franceinfo.

"Des consignes ont été données dès samedi aux établissements qui ont communiqué auprès de leurs personnels et des familles", poursuit le rectorat d'Amiens. Un dispositif similaire à ce qui sera appliqué pour tous les établissements ciblés.

L'ENT suspendu jusqu'à nouvel ordre

Après la diffusion de messages de menaces auprès des élèves et de parents d'élèves, il a été décidé de suspendre l'ENT jusqu'à nouvel ordre dans les cinq académies concernées (Amiens, Créteil, Lille, Paris et Versailles). "Il ne s'agit pas d'attaque des systèmes informatiques, mais d'usurpation d'identité, explique-t-on au ministère de l'Education. Nous désactivons les accès aux ENT en cas de suspicion d'une telle usurpation, afin que l'usager modifie ses clefs", poursuit-on rue de Grenelle.

En attendant que l'accès aux ENT soit rétabli pour tous dans ces cinq académies, les personnels, les élèves et leurs parents devront communiquer par d'autres canaux, ce qui ne pose pas de problème majeur, selon le ministère.

Le Premier ministre Gabriel Attal a déclaré jeudi que les responsables de ces cyberattaques seraient "traqués" et "sanctionnés", à l'issue d'une réunion interministérielle sur la sécurité des établissements scolaires à Matignon. La ministre de l'Education nationale, Nicole Belloubet, a quant à elle dénoncé des attaques "inacceptables", sur LCI vendredi, et annoncé un futur "audit sur la sécurisation des ENT, pour voir s'il y a des failles éventuellement réparables".

Un "accompagnement" pour les élèves et adultes exposés à des contenus violents

Certains élèves ont été exposés à des messages violents, et même à une vidéo de décapitation. Le ministère de l'Education a annoncé "un accompagnement psychologique à tous les enfants ou adultes qui ont visionné malgré eux les vidéos choquantes". Ce sont les recteurs qui ont la main sur ce point, précise le ministère.

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