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Corruption : Alstom dans le collimateur de la justice

Le groupe industriel français fait l'objet depuis l'automne dernier d'une enquête pour corruption. Des dizaines de millions d'euros de pots-de-vin auraient été versés à l’étranger…
Article rédigé par franceinfo
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L’information, révélée aujourd’hui par le Wall Street Journal (WSJ), est confirmée de source judiciaire. Le parquet de Paris a ouvert le 7 novembre dernier une information judiciaire contre X pour "corruption active d’agents publics étrangers, abus de bien social et recel", à la suite d’une dénonciation de la justice suisse quelques mois plus tôt.

A l’origine, c’est la Commission bancaire suisse qui a tiré la sonnette d’alarme. Découvrant au cours d’un audit que quelque 20 millions d’euros avaient transité par une petite banque zurichoise, à destination de "sociétés écran" du groupe français.

Au total, 24 personnes sont soupçonnées par la police suisse d'avoir touché des pots-de-vin ou d'en avoir facilité le paiement.

Pots-de-vin en Asie et en Amérique du Sud

Selon le WSJ, Alstom aurait versé 6,8 millions de dollars pour s’assurer un contrat de 45 millions de dollars portant sur l’extension du métro de Sao Paulo (Brésil). Les enquêteurs s’intéresseraient également à des "versements douteux" de 200 millions de dollars qu’Alstom aurait effectués dans le cadre de projets au Brésil, au Venezuela, à Singapour ou en Indonésie.

L’argent était destiné à des responsables marketing d’Alstom dans ces pays. "La nature des transactions et les documents, qui étaient souvent écrits à la main, ont amené à la conclusion qu’il y avait corruption", précise le quotidien.

Selon un responsable du groupe Alstom, spécialisé notamment dans les transports (TGV) et l'énergie, cet article "repose sur des hypothèses et des spéculations". "Aucune procédure judiciaire ne met l’entreprise en cause pour des faits de corruption", poursuit le porte-parole.

Dix ans de prison

Une convention internationale datant de 1997 sur la lutte contre la corruption d'agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales est entrée en vigueur en France le 1er juillet 2000. Elle punit de 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende tout versement de pot-de-vin en marge de contrats.

Mais à ce stade de l'enquête, Alstom n'est pas visé nommément par la procédure et aucune mise en examen n’a été prononcée par Renaud van Ruymbeke et Xavière Simeoni, les deux magistrats du pôle financier en charge de l’enquête française.

Gilles Halais avec agences

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