Colère et tristesse des amis d'Antoine de Léocour dans une lettre ouverte à Alain Juppé
“Nous sommes indignés que la mort de nos amis serve la propagande politique sécuritaire du gouvernement”. C'est par cette phrase choc que les amis de Master Professionnel d'Antoine de Léocour, l'un des deux jeunes Français enlevés au Niger par un groupe lié à Al Qaida et abattus au Mali, débutent leur communiqué de presse.
Il accompagne une lettre ouverte adressée au ministre de la Défense, Alain Juppé. Les signataires y défendent une position qui brise le “consensus orchestré” , qui voit l'ensemble de la classe politique, à quelques exceptions près, emboîter le pas du gouvernement.
_ Tout en dénonçant “l'acte de barbarie” qui a coûté la vie à leur ami, ils se déclarent “surpris” de “l'empressement” du ministre à “justifier l'intervention militaire”.
Ils remettent en particulier en question la position défendue par le gouvernement, affirmant que “ne rien faire, c'est donner un signal que la France, finalement, ne se bat plus contre le terrorisme”. Refusant que la France entre “dans l'escalade de la violence”, ils estiment que “la raison d'Etat ne doit jamais l'emporter sur le respect de la vie des citoyens”.
Ils s'interrogent ensuite : nous croyons comprendre que la France, patrie des droits de l'Homme, “sacrifie ses ressortissants sur l'autel d'orientations stratégiques occultes”. Un point que les étudiants précisent dans leur communiqué de presse, en dénonçant la politique française dans la région “Sahélo-saharienne”. En l'espèce, la protection des intérêts géopolitiques et économiques : “les organisations, privées comme publiques, qui spolient des ressources naturelles avec l’accord tacite des gouvernements ne sont-elles en partie responsables des risques qu’encourent nos ressortissants dans ces territoires ?”.
Dans ce même communiqué, ils font part de leurs craintes quant à une mauvaise protection des membres d'ONG sur le terrain, craignant que tous les citoyens français ne soient pas égaux : “certains semblent avoir plus de valeur au regard de notre gouvernement que les membres des ONG et des organisations des sociétés civiles”.
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