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Clearstream : la contre-attaque de Dominique de Villepin

Depuis son renvoi en correctionnelle, décidé la semaine dernière, l'ancien Premier ministre n'est pas resté inactif. Dans un mémoire au Conseil d'Etat, Dominique de Villepin accuse frontalement Sarkozy d'avoir violé le droit au procès équitable.
Article rédigé par franceinfo
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Ces deux-là s'adorent... Depuis longtemps, et pour longtemps. Entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy, l'ambiance est pour le moins électrique. Surtout quand l'un est accusé de s'être servi de l'affaire Clearstream pour démolir l'autre. Dominique de Villepin a été renvoyé en correctionnelle la semaine dernière, pour “complicité de dénonciation calomnieuse” dans cette affaire, où Nicolas Sarkozy est partie civile.

La contre-attaque n'a pas tardé. Sous forme d'un mémoire adressé au Conseil d'Etat, Dominique de Villepin accuse à son tour Nicolas Sarkozy d'avoir violé dans ce dossier "le droit au procès équitable" et le "principe de l'égalité des armes". En clair, le président de la République a maintenu dans ses fonctions l'un des juges en charge du dossier.

L'avocat de l'ancien Premier ministre est très clair. “Le détournement de pouvoir auquel le Président de la République s'est livré, en maintenant M. Henri Pons dans ses fonctions, dans le seul but de poursuivre l'information dans laquelle il est partie civile, constitue à l'évidence une violation du principe de l'égalité des armes et, plus largement, du droit au procès équitable.”

Effectivement, le juge Pons avait été nommé à Montpellier ; il devait prendre ses fonctions le 3 novembre - ce qui lui aurait interdit de signer l'ordonnance Clearstream.
_ Sauf qu'un décret présidentiel l'a prolongé dans ses fonctions jusqu'au 20
novembre...

Me Yves Richard a beau jeu alors de rappeler les prérogatives du président de la République : la nomination ou la révocation du ministre de la Justice, supérieur hiérarchique du parquet, et par conséquent son “pouvoir indirect de faire délivrer des instructions aux membres du parquet chargés de participer à l'instuction de l'affaire dans laquelle il est partie civile”.
_ La conclusion est sans appel. “Il apparaît en définitive que M. Sarkozy a instrumentalisé ses fonctions de Président de la République pour la satisfaction de ses intérêts personnels”.

Guillaume Gaven, avec agences

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