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Clearstream : Dominique de Villepin risque la correctionnelle

Le Parquet de Paris a demandé le renvoi de l'ancien premier ministre Dominique de Villepin devant le tribunal correctionnel. Selon l'hebdomadaire Le Point, il est soupçonné de "complicité de dénonciation calomnieuse" dans le cadre de l'affaire Clearstream.
Article rédigé par franceinfo
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Au début de l'été, il avait pensé y échapper. Le 3 juin dernier, le parquet de Paris estimait que les charges n'apparaissaient pas suffisantes pour justifier le renvoi de l'ancien Premier ministre devant le tribunal. Il avait ainsi réclamé un supplément d'information aux juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons.

Après complément d'enquête, et nouvelle audition de Dominique de Villepin, le procureur de la République de Paris a donc changé d'avis, comme le révèle l'hebdomadaire Le Point ce matin. L'intéressé est donc toujours soupçonné de “complicité de dénonciation calomnieuse” en marge de la tentaculaire affaire Clearstream. Il avait été mis en examen en juillet 2007.
_ Le parquet demande donc finalement son renvoi devant le tribunal correctionnel. Une revirement de situation qui surprend l'avocat de Dominique de Villepin, maître Olivier d'Antin.

Les magistrats soupçonnent l'ancien premier ministre d'avoir trempé dans une tentative de déstabilisation de Nicolas Sarkozy, en 2004, via de faux fichiers bancaires.
_ Les auteurs de cette manipulation ont tenté de faire accroire que Nicolas Sarkozy possédait des comptes occultes à la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream. Le parquet estime que Dominique de Villepin savait que ces fichiers étaient faux.

Dans son réquisitoire définitif, le parquet considère qu'il existe également
des charges suffisantes contre l'informaticien Imad Lahoud, soupçonné d'avoir falsifié les listings, l'ancien vice-président d'EADS Jean-Louis Gergolin, qui a reconnu être le corbeau ayant adressé les faux listings à la justice, l'ancien auditeur du cabinet Arthur-Andersen, Florian Bourges, et le journaliste Denis Robert, soupçonnés d'avoir été en possession des listings à l'origine des falsifications.

La balle est désormais dans le camp des juges, qui doivent décider si les cinq mis en examen doivent ou non être effectivement renvoyés devant un tribunal.
_ Si c'est le cas, Dominique de Villepin risque jusqu'à cinq ans d'emprisonnement.

Grégoire Lecalot, avec agences

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