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Clearstream 2 : les avocats de Villepin demandent la relaxe

Au cours de leur plaidoirie, les avocats de Dominique de Villepin ont demandé une relaxe "franche et sans équivoque" pour leur client, poursuivi pour complicité de dénonciation calomnieuse par abstention. Ils ont clamé qu'il était temps de mettre un terme à une "mascarade". Au passage, ils ont à nouveau agité la menace de l'ombre de Nicolas Sarkozy.
Article rédigé par franceinfo
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Comme dans le roman, ils sont trois au côté du “mousquetaire”, surnom de Dominique de Villepin. Trois avocats, ténors du barreau, qui ont pris la parole tour à tour pour demander une relaxe “franche et sans équivoque” pour leur client.

“Il est temps de mettre un terme à ce dossier”, à “cette mascarade”, a clamé Me Olivier d'Antin. Il estime que les juges “ne manquent pas d'éléments” pour en arriver à cette conclusion. “Votre robe, ce n'est pas le tablier de boucher”, insinue-t-il en référence à la petite phrase de Nicolas Sarkozy, qui promettait de pendre les coupables du tripatouillage des listings Clearstream “à un croc de boucher”.

Argument numéro un pour démolir le réquisitoire de l'accusation, qui a demandé 15 mois de prison avec sursis contre Dominique de Villepin, il n'y a de délit que dans l'imagination du procureur de la République de Paris. Et Me Olivier d'Antin d'ironiser sur “l'inventivité remarquable du parquet” qui, ne trouvant pas d'angle attaque sur une complicité active, aurait selon lui basculé sur une complicité par abstention, c'est-à-dire qu'il aurait volontairement laissé l'affaire suivre son cours, mais sans être en mesure de la prouver formellement.

L'ombre de Sarkozy ?

Argument numéro deux, les avocats tirent à boulets rouges sur la pièce maîtresse de l'accusation : les fameux carnets du général Rondot. Ces carnets, assimilés aux verbatims de l'officier, ne sont pas l'“Evangile du dossier”, attaque Me Luc Brossolet. Il a rappelé que leur auteur lui-même n'envisageait pas la culpabilité de Dominique de Villepin. Il avance également que l'enquête de l'officier n'a pas été très poussée, et que c'est parce qu'il en était déçu que Jean-Louis Gergorin - que l'avocat exonère au passage - a été s'épancher chez le juge Van Ryumbeke.

Argument numéro trois : l'accusation est téléguidée par Nicolas Sarkozy, présenté comme l'homme qui n'a pas supporté la relaxe en première instance. Ce faisant, ils reprennent le grand “hit” de leur client, qui l'a dégainé à nouveau hier, après le réquisitoire (lire notre article). Seulement 18% des parties civiles du dossier ont fait appel contre la relaxe de Dominique de Villepin en première instance. Le parquet a dit parler “au nom des victimes”, mais en fait, il parle “au nom d'une victime”, tonne Me Olivier Metzner. L'allusion n'échappe évidemment à personne.

Grégoire Lecalot, avec agences

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