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Claude Guéant s’apprête à armer les polices municipales

Troisième pilier de la sécurité publique, selon Claude Guéant, les polices municipales, de plus en plus exposées, pourraient bientôt être armées. Le pistolet à la ceinture deviendrait la règle, et le désarmement des "municipaux" l’exception, que les maires devraient alors justifier devant le préfet.
Article rédigé par franceinfo
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Les 20.000 policiers municipaux tiennent demain à Nice leurs premières Rencontres nationales sous la présidence du ministre de l’Intérieur, et en présence des patrons de la police nationale et de la gendarmerie.
_ Claude Guéant ne descend pas sur la Croisette les mains vides. Le "premier flic de France" y dévoilera tout un train de mesures destinées à étendre les pouvoirs de police de ces fonctionnaires.

Parmi les revendications fortes des policiers municipaux, la question du port d’arme. Place Beauvau, la cause semble être entendue. L’armement des polices municipales deviendrait la règle, et un maire qui ne souhaite pas armer sa police devrait en faire la demande au préfet, et aller justifier sa requête. Une décision lourde à assumer publiquement, notamment auprès d’administrés qui ont parfois le sentiment d’une délinquance grandissante.

Prérogatives restreintes

Si Claude Guéant fait cette annonce à Nice, où Christian Estrosi (UMP) a été le premier maire à armer ses municipaux, cette question sensible n’est pas forcément affaire de couleur politique. A Marseille, le maire UMP Jean-Claude Gaudin s’est toujours opposé à ce que ses agents municipaux soient dotés d’armes de poing. A l’inverse, le socialiste Manuel Valls a armé la police municipale d’Evry depuis belle lurette.

Actuellement, le port d’une arme de 4e catégorie par des agents municipaux n’est autorisé qu’à titre dérogatoire.
Et le 10 mars dernier, le Conseil constitutionnel a même censuré deux articles de la Loppsi II qui auraient étendu les pouvoirs de police de ces agents municipaux : le premier leur aurait permis de procéder à des contrôles d’identité en l’absence de toute infraction constatée, et le second aurait donné aux patrons des polices municipales des pouvoirs judiciaires identiques à ceux des gardiens de la paix.
La censure des Sages est mal passée dans les rangs des polices municipales, moins d’un an après la mort d’Aurélie Fouquet, une policière municipale abattue d’une rafale de Kalachnikov par des braqueurs à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne).

Gilles Halais, avec agences

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