Cet article date de plus de cinq ans.

Ce que l'on sait sur le convoyeur de fonds interpellé après s'être volatilisé avec trois millions d'euros

Le convoi a été retrouvé peu après sa disparition, lundi, avec soixante sacs de billets volatilisés.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Image amateur du fourgon détourné à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le 11 février 2019. (FRANCE 2)

Une nouvelle affaire Toni Musulin ? Un convoyeur de fonds a été arrêté, mardi 12 février, à Amiens (Somme). Il avait disparu la veille à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) et son fourgon avait été retrouvé vide de l'argent qu'il transportait, soit environ trois millions d'euros. La police avait lancé un appel à témoins mardi pour tenter de le retrouver. Franceinfo résume ce que l'on sait à ce sujet.

Que s'est-il passé ?

Lundi, à 6 heures, un employé de la société Loomis dépose deux de ses collègues près d'une agence Western Union, à Aubervilliers. A leur retour, le véhicule a disparu. Le fourgon tarde pas à être retrouvé à quelques rues de là, les portes ouvertes, selon un témoin interrogé par France 3. A l'intérieur, soixante sacs de billets se sont volatilisés, tout comme le convoyeur de fonds.

Estimé dans un premier temps à un million d'euros, le préjudice a ensuite été fixé à trois millions d'euros.

Comment le convoyeur a-t-il été interpellé ?

Le convoyeur de fonds a été arrêté dans un appartement situé à proximité de la gare d'Amiens (Somme), a appris franceinfo de source policière. L'arrestation,  menée par des membres de la BRI (brigade de recherche et d'intervention), de la police judiciaire de Lille et de la BRB (brigade de répression du banditisme) s'est déroulée vers 17 heures.

Les policiers ont d'abord arrêté un complice sur le pas-de-porte, puis le convoyeur à l'intérieur de l'appartement qui tentait de fuir par la fenêtre, indique une source policière à France 2. Aucun coup de feu n'a été échangé.

La quasi-totalité du butin a été retrouvée : la majorité à l'intérieur du logement et le reste à l'extérieur, poursuit cette source. "Au cours de cette opération, les enquêteurs ont également procédé à l'interpellation d'une femme, mise en cause en qualité de complice", détaille un communiqué de presse du parquet de Bobigny. "Ils ont tous deux été placés en garde à vue."

En novembre 2009, un autre convoyeur de fonds, Toni Musulin, avait disparu à Lyon avec son fourgon transportant 11,5 millions d'euros. La majeure partie du butin, 9,1 millions d'euros, avait été retrouvée dans un box qu'il avait loué. Condamné, il est sorti de prison en 2013. Les 2,5 millions manquants n'ont jamais été retrouvés.

Qui est le conducteur du véhicule ?

Ce convoyeur de fonds était "bien noté et sans problème" connus dans sa profession, a indiqué le parquet à France 2. Il se nomme Adrien Derbez et il est âgé de 27 ans. Né à Marseille (Bouches-du-Rhône), il réside actuellement à Aubervilliers et a vécu entre 2013 et 2016 à Amiens (Somme), où il a été arrêté, explique le Parisien. Il était, par ailleurs, inscrit au fichier du traitement des antécédents judiciaires (TAJ) pour "refus d'obtempérer" et "dégradations". Des faits commis à Amiens en 2015, selon une source policière citée par l'AFP. 

A-t-il bénéficié de l'aide de complices ? 

L'enquête doit déterminer le rôle précis de la femme qui a été interpellée avec lui à Amiens (Somme) et s'il a bénéficié de l'aide de potentiels autres complices. Une enquête interne au sein de l’entreprise Loomis a aussi été lancée, pour comprendre comment Adrien Derbez a pu dérober le contenu du coffre auquel il n'aurait pas dû avoir accès en tant que conducteur du fourgon.

La société "attend maintenant que l’enquête permette d’établir comment et avec la complicité de quelles personnes ce convoyeur a pu agir", a expliqué à franceinfo l'avocate de Loomis, Claudia Chemarin. L’enquête devra en effet déterminer notamment s’il y a eu des complicités en interne. Si c’est le cas, "des sanctions seront prises", précise l'avocate.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.