Ce que l'on sait du meurtre de deux mères de famille à Pantin
Un homme a été mis en examen et écroué mercredi pour avoir poignardé à mort deux mères de famille en Seine-Saint-Denis.
Deux femmes ont été retrouvées mortes à Pantin (Seine-Saint-Denis), dimanche 10 juillet. Un suspect âgé d'une cinquantaine d'années a reconnu les faits en garde à vue mais affirme avoir agi par "légitime défense". L'homme a été mis en examen pour "homicides involontaires" et placé en détention provisoire, mercredi 13 juillet. Francetv info revient sur ce que l'on sait de ce drame.
Elles ont été tuées dans l'immeuble du suspect
Les deux mères de famille, âgées de 31 ans, ont été tuées dimanche 10 juillet près du domicile de l'une d'entre elles, à Pantin. Crystelle, mère de trois enfants, vivait dans une tour du quartier populaire des Courtillières. Amel, elle, avait quitté Pantin il y a trois ou quatre ans pour s'installer dans un village d'Eure-et-Loir et "éduquer son enfant au calme".
Ces deux amies d'enfance étaient "toutes deux favorablement connues du voisinage", selon la mairie de Pantin. Elles s'étaient retrouvées chez Crystelle pour partir en vacances en Espagne lundi, avec leurs quatre enfants, qu'elles élevaient seules.
Les deux femmes ont été assassinées dans un immeuble voisin de celui de Crystelle, rue Lamartine, en fin d'après-midi. Les faits se sont déroulés entre le premier étage, où résidait le suspect, et le rez-de-chaussée. Plusieurs jeunes, dont un adolescent de 12 ans, ont assisté à une partie de la scène.
L'autopsie révèle que Crystelle et Amel ont chacune reçu plusieurs coups portés avec une arme blanche. Un ciseau à bois a été retrouvé sur les lieux du drame, précise 20 Minutes.
Des soupçons de pédophilie pèsent sur le meurtrier présumé
L'un des frères d'Amel affirme que les deux femmes se sont rendues chez leur meurtrier présumé à cause de soupçons de pédophilie. La fille aînée de Crystelle, âgée d'une dizaine d'années, se serait plainte dimanche "d'attouchements" de la part du suspect.
La jeune femme se serait alors rendue dans l'appartement de cet homme "avec la rage qu'on ait touché son enfant", poursuit le frère d'Amel. "Elles sont allées-là bas pour parler, pour lui demander de laisser la petite fille tranquille", explique-t-il.
Selon une source proche de l'enquête, ce déroulé des évènements est "une hypothèse de travail" pour la police. Le parquet de Bobigny a saisi la brigade des mineurs pour enquêter sur l'agression sexuelle qu'aurait pu subir la fille de Crystelle, détaille Le Parisien.
Le suspect a reconnu les faits
Le suspect a été interpellé sans résistance dans son appartement des Courtillières, dimanche 10 juillet, peu après le double meurtre. Il a été identifié comme Anwar G., un quinquagénaire d'orgine mauricienne, précise Metronews. Il serait le frère d'un activitiste politique de l'île, selon la presse locale.
L'homme a reconnu pendant sa garde à vue avoir poignardé les deux mères de famille. Très confus, il a d'abord évoqué un "différend tarifaire" avec les victimes, sans plus de précisions, selon Le Parisien. Il a expliqué qu'il avait porté les coups "en état de légitime défense".
Le quinquagénaire a par la suite choisi de "garder le silence" devant le juge d'instruction. L'homme a été mis en examen pour homicides volontaires et placé en détention provisoire, mercredi, a annoncé le parquet de Bobigny.
Il a déjà été mis en examen dans une autre affaire
Certains voisins du meurtrier présumé le décrivent comme une personne tranquille et serviable. "Il était normal de chez normal, assure Saliha, une sexagénaire qui réside aux Courtillières depuis 40 ans. S'il était un peu louche, un peu vicieux, je l'aurais vu."
L'homme faisait toutefois l'objet d'une première enquête avant le drame, selon Le Parisien. Anwar G. est mis en examen pour viol et agression sexuelle sur mineur dans le Val-d'Oise, pour des faits remontant à 2013-2014. "Il m'avait dit qu'il ne partait pas en vacances à cause de problèmes avec la justice", précise une voisine. Aucune information n'a toutefois filtré sur cette enquête, toujours en cours d'instruction.
Une marche blanche est organisée samedi
Une cellule de soutien psychologique a été mise en place mardi 12 juillet aux courtillières, où un responsable de la maison de quartier a noté une "forte demande d'accompagnement psychologique". Un autre responsable parle d'un "grand traumatisme" pour les habitants. Les jeunes qui ont assisté au double meurtre sont particulièrement affectés.
Le fils d'Amel a été confié à ses grands-parents tandis que les trois enfants de Crystelle, qui n'a pas de famille connue, ont été pris en charge par les services sociaux. Une marche blanche doit avoir lieu samedi après-midi en hommage à leurs mères. La municipalité a commandé un millier de roses blanches pour les distribuer aux participants.
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