Ce que l'on sait de l'attaque terroriste dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray
Jacques Hamel, un prêtre âgé de 86 ans, est mort lors, mardi, et une personne a été grièvement blessée, lors de cette attaque revendiquée par le groupe Etat islamique. Les deux preneurs d'otages ont été abattus.
Un prêtre, âgé de 86 ans, est mort et une personne a été grièvement blessée, mardi 26 juillet dans la matinée, lors d'une prise d'otages dans une église de la ville de Saint-Etienne-du-Rouvray, située dans la banlieue de Rouen (Seine-Maritime). Les deux assaillants ont été abattus.
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Voici ce que l'on sait de cette attaque revendiquée par le groupe Etat islamique.
Que s'est-il passé ?
Deux individus sont entrés dans l'église, "à l'heure de la messe matinale". Ils ont pris cinq personnes en otage à l'intérieur, peu après 9 heures. "Je suis enfermée chez moi depuis 9h30. J'ai voulu faire des courses et les policiers m'ont dit de rentrer tout de suite dans mon domicile", a témoigné une retraitée de la commune, contactée en fin de matinée par francetv info.
Un périmètre de sécurité très vaste a alors été mis en place. Les autorités ont barré tout accès au centre-ville. Puis la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Rouen est rapidement intervenue.
Les deux assaillants ont été "neutralisés", "abattus par les forces de police", au moment où ils sont sortis de l'église, "dans des conditions qui seront précisées ultérieurement", a déclaré Pierre-Henri Brandet, le porte-parole du ministère de l'Intérieur. Le Raid, unité d'élite de la police nationale, a mené en fin de matinée des opérations "pour s'assurer que rien n'a été piégé, qu'il n'y a pas de dispositif explosif installé à l'intérieur ou autour de l'édifice", a-t-il précisé. Jacques Hamel, un prêtre âgé de 86 ans, a été tué à l'arme blanche, selon des sources proches de l'enquête. L'identité de la victime a été confirmée par l'archevêque de Rouen, Dominique Lebrun, depuis Cracovie (Pologne) où il se trouvait à l'occasion des Journées mondiales de la jeunesse. Communiqué de Mgr Lebrun, archevêque de Rouen après St Etienne du Rouvray depuis QG francophone des JMJ de Cracovie pic.twitter.com/yZpENZxL2h
Une autre personne, dont on ne connaît pas le sexe, est grièvement blessée. Son pronostic vital n'est plus engagé. Les trois autres otages sont vivants. Ils ont été pris en charge psychologiquement, tout comme les témoins présents aux alentours. Dans un communiqué, François Hollande a évoqué un "ignoble attentat terroriste", puis, devant la mairie de Saint-Etienne-du Rouvray, il a parlé de "lâche assassinat par des terroristes se réclamant de Daech". Peu après, l'organisation Etat islamique a revendiqué l'attaque via son agence Amaq, évoquant une action menée par "deux soldats".
L'un des deux auteurs de la prise d'otages a été formellement identifié, a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête. Cet homme, connu des services antiterroristes, avait tenté de rallier la Syrie par deux fois en 2015. Il avait été mis en examen pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et placé en détention provisoire, puis libéré sous bracelet électronique. La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête, qui a été confiée à la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Dans le cadre de l'enquête, un homme a été placé en garde à vue mardi après-midi, selon une source proche de l'enquête citée par l'AFP. Aucune précision sur le profil de cette personne n'a été donnée. Le Premier ministre a assuré que les Français "feront bloc" face à "l'attaque barbare d'une église" catholique à Saint-Etienne-du-Rouvray. Horreur face à l'attaque barbare d'une église de Seine-Maritime. La France entière et tous les catholiques sont meurtris. Nous ferons bloc. François Hollande et le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, se sont immédiatement rendus sur les lieux. Le président de la République s'est entretenu avec le président de la Conférence des évêques de France, pour lui exprimer son soutien dans ces moments douloureux. Le chef de l'Etat recevra, mardi soir, à l'Elysée l'archevêque de Rouen et réunira, mercredi matin, la Conférence des représentants des cultes en France. De son côté, le pape François s'est associé "à la douleur et à l'horreur" et "condamne de la manière la plus radicale" l'attaque dans une église en France. "Nous sommes particulièrement frappés parce que cette violence horrible est intervenue dans une église, un lieu sacré où s'annonce l'amour de Dieu, avec le meurtre barbare d'un prêtre et des fidèles touchés", a expliqué le Vatican. "L'innommable arrive", a réagi l'archevêque de Rouen, Dominique Lebrun, depuis Cracovie (Pologne), où il se trouvait pour accompagner un groupe de jeunes de son diocèse aux Journées mondiales de la jeunesse.
Qui sont les victimes ?
Que sait-on des assaillants ?
Quelles sont les réactions de la présidence et du gouvernement ?
Comment a réagi l'Eglise catholique ?
Dans quel contexte cette attaque survient-elle ?
L'attaque a été perpétrée au premier jour des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), qui se tiennent jusqu'au 31 juillet à Cracovie (Pologne), sur les terres du pape polonais Jean-Paul II. Près de 2 millions de jeunes de 16 à 35 ans, venus de 180 pays, dont 35 000 Français, sont attendus. Le pape François doit, lui, arriver mercredi en Pologne.
Une attaque contre un lieu de culte chrétien est redoutée en France par les autorités, notamment depuis l'échec d'un projet d'attentat, en avril 2015, contre une église catholique de Villejuif (Val-de-Marne). Un étudiant algérien de 24 ans, Sid Ahmed Ghlam, est soupçonné d'avoir voulu prendre pour cible ce lieu de culte et d'avoir tué une jeune femme sur son passage.
Cette attentat à Saint-Etienne-du-Rouvray intervient aussi douze jours après l'attaque au camion menée le soir du 14 juillet sur la promenade des Anglais à Nice et qui a fait au moins 84 morts et plus de 300 blessés.
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