Ce que l'on sait de la disparition inquiétante d'une famille de quatre personnes près de Nantes
Un couple et ses deux enfants n'ont pas donné signe de vie depuis le 16 février. Des traces de sang appartenant aux membres de la famille ont été découvertes à leur domicile.
L'affaire rappelle de mauvais souvenirs dans la région de Nantes. A Orvault (Loire-Atlantique), une famille n'a pas donné signe de vie depuis le 16 février. Une enquête a été ouverte pour "homicides volontaires, enlèvements et séquestrations" au sujet de cette disparition inquiétante, a indiqué le procureur de la République de Nantes, samedi 25 février. Franceinfo résume les premiers éléments de l'enquête.
Comment a-t-on découvert leur disparition ?
La famille – un couple et ses deux enfants – n'a pas donné de nouvelles depuis le 16 février. C'est la sœur de la mère de famille qui a alerté la police, jeudi, après s'être inquiétée de ce silence prolongé. La mère devait reprendre le travail lundi, mais ne s'y est pas présentée, tout comme le père, qui devait reprendre, lui, vendredi.
Une fois l'alerte donnée, des policiers se sont rendus au domicile de la famille, jeudi, et ont constaté son absence. "On n'arrive à joindre personne", a indiqué le procureur, samedi. "Je l'ai appelé et je suis tombé directement sur sa messagerie", raconte de son côté l'employeur du père à l'AFP.
Qu'ont trouvé les enquêteurs au domicile de la famille ?
La famille habite un pavillon dans un quartier résidentiel d'Orvault, à une dizaine de kilomètres de Nantes. Les enquêteurs ont fouillé l'intérieur de la maison ainsi que son jardin. Ils ont découvert des traces de sang dans une pièce et sur un téléphone portable. Elles "nous font penser qu'il y a eu une scène de violences sans qu'on ait de détails à ce stade de l'enquête", indiquait-il samedi.
Ces traces de sang appartiennent bien à des membres de la famille, a confirmé le procureur dimanche. Il n'a, en revanche, pas confirmé la présence d'autres traces sommairement nettoyées dans d'autres pièces de la maison, décrites par des sources proches du dossier dans Le Parisien et Ouest-France, dimanche.
Des prélèvements ont été effectués par les enquêteurs et les deux véhicules du couple ont été placés sous scellés. Le véhicule du fils n'a pas été retrouvé devant le pavillon. Un photographe de l'AFP a constaté que des scellés avaient été posés par les enquêteurs sur les volets, la porte d'entrée, la porte du garage au rez-de-chaussée, le portail et la boîte aux lettres du pavillon.
Selon les sources proches de l'enquête citées par Le Parisien et Ouest-France, l'état de la maison ne colle pas avec l'hypothèse d'un départ de la famille préparé à l'avance : les enquêteurs ont notamment trouvé de la vaisselle dans l'évier et un réfrigérateur plein.
Quel est le profil de la famille ?
La famille disparue se compose de deux parents, un fils de 21 ans et une fille de 18 ans. Le père, âgé de 49 ans, est employé depuis plus de dix ans dans une PME spécialisée dans la fabrication d'enseignes lumineuses, à Orvault. La mère travaille dans un centre des impôts à Nantes. Ils occupaient leur pavillon depuis une dizaine d'années.
"On les croisait un petit peu, mais pas souvent, explique un voisin à France 2. Et c'était 'bonjour, bonsoir' et pas autre chose." Une voisine décrit "des gens réservés (...) qui ne faisaient pas parler d'eux et n'avaient pas forcément envie de nouer des relations. Au début, on se disait bonjour, et puis après, non."
Comment se poursuit l'enquête ?
Le procureur a confirmé qu'une enquête était ouverte pour "homicides volontaires, enlèvements et séquestrations". S'il évoque une possible "scène de violences", suggérée par les traces de sang, il assure "qu'il n'est pas possible à ce stade de déterminer avec précision le déroulement des faits" et qu'aucune hypothèse n'est écartée par les enquêteurs.
Les investigations se poursuivent, avec "un travail d'exploitation de toutes les traces et indices recueillis dans la maison", explique le procureur. Des perquisitions ont été menées aux domiciles des deux enfants du couple, en Vendée et dans le Maine-et-Loire. Dimanche, le procureur a affirmé à l'AFP qu'il n'y avait pas eu "d'évolution majeure dans l'enquête" et que les enquêteurs ne disposaient pas "d'éléments d'interpellation".
Selon Le Parisien et Ouest-France, qui citent des sources proches du dossier, le signalement de la voiture du fils de la famille a été largement diffusé. Le véhicule n'a pas été retrouvé.
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