Ce que l'on sait de Ziyed Ben Belgacem, l'homme abattu à l'aéroport d'Orly
Ziyed Ben Belgacem a tenté de s'emparer de l'arme d'une militaire avant d'être abattu. Il était connu des services de police et de renseignement. Le procureur de la République de Paris, François Molins, a détaillé son parcours lors d'une conférence de presse.
Un homme de 39 ans, Ziyed Ben Belgacem, a été abattu à l'aéroport d'Orly, samedi 18 mars, après s'être emparé de l'arme d'une militaire de l'opération Sentinelle. Il avait blessé un policier plus tôt dans la matinée, dans le Val-d'Oise, avant de voler une voiture dans le Val-de-Marne. Franceinfo fait le point sur le profil de cet individu.
>> Homme abattu à Orly : suivez les avancées de l'enquête dans notre direct
Etait-il connu des autorités ?
Oui, le casier judiciaire de Ziyed Ben Belgacem fait état de neuf mentions, notamment pour des faits de violence, d’outrage et de recel. "On notera plus particulièrement une condamnation à cinq ans d’emprisonnement pour des faits de vol avec arme, une condamnation à trois ans d’emprisonnement pour des faits de trafic de stupéfiants et une condamnation à cinq ans d’emprisonnement également pour des faits de trafic de stupéfiants", a détaillé le procureur de Paris. Ziyed Ben Belgacem était d'ailleurs sous contrôle judiciaire.
Les services de renseignement connaissaient eux aussi cet homme. "Il avait été repéré comme radicalisé à l’occasion d’un passage en détention" au début des années 2010, a expliqué François Molins. "Dans le cadre de l’état d’urgence, il avait fait l’objet d’une perquisition administrative qui avait amené la police à découvrir chez lui quatre clés USB et une carte SD dont l’exploitation n’avait rien donné", a précisé le procureur.
Etait-il sous l'emprise de stupéfiants ?
Les analyses toxicologiques réalisées dimanche, à l'issue de l'autopsie, révèlent que Ziyed Ben Belgacem avait consommé de la cocaïne, du cannabis et de l'alcool (0,93 gramme par litre de sang) avant l'attaque. Une révélation qui éclaire les circonstances de ce passage à l'acte "violent" et "destructeur", décrit par le procureur.
Les enquêteurs avaient d'ailleurs découvert quelques grammes de cocaïne à son domicile de Garges-lès-Gonesse, ainsi qu'une machette.
Quelles étaient ses motivations ?
Selon les premiers témoignages des militaires attaqués, Ziyed Ben Belgacem s'est attaqué à leur patrouille en lançant : "Posez vos armes, je suis là pour mourir par Allah. De toute façon, il va y avoir des morts." Juste avant de s'en prendre à eux, samedi matin à 8h22, il a jeté un sac qui contenait un bidon d'hydrocarbures dans le terminal sud de l'aéroport d'Orly où a eu lieu l'attaque.
Sur lui ont été retrouvés 750 euros, un exemplaire du Coran, un paquet de cigarettes et un briquet. Son téléphone, abandonné dans le bar de Vitry-sur-Seine, est en cours d'exploitation.
La cible choisie justifie la saisine de la section antiterroriste du parquet de Paris, selon le procureur. "Il n'est pas indifférent de choisir de s'attaquer à des militaires en patrouille de l'opération Sentinelle, a affirmé François Molins. On sait très bien que ça correspond à des mots d'ordre très largement diffusés dans le cadre des organisations terroristes jihadistes."
Avait-il des complices ?
Ziyed Ben Belgacem est arrivé "seul" dans le parking d'Orly, comme l'ont confirmé les images de vidéosurveillance de l'aéroport, a assuré François Molins.
Aucune complicité éventuelle n'a été établie à ce stade des investigations : les gardes à vue du père, d'un frère et d'un cousin de l'agresseur, qui s'étaient tous présentés d'eux-mêmes samedi au commissariat, ont été levées dès samedi soir pour le premier, et dimanche soir pour les deux autres. Une perquisition a également été menée au domicile de ses parents sans apporter d'éléments intéressants, selon une source proche de l'enquête à l'AFP.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.